Retour possible de l'impôt sur le revenu progressif en Russie

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L'idée de revenir à l'échelle progressive de l'impôt sur le revenu a trouvé un nouveau partisan dans les échelons du pouvoir, écrivent les Novye izvestia.

L'idée de revenir à l'échelle progressive de l'impôt sur le revenu a trouvé un nouveau partisan dans les échelons du pouvoir, écrivent les Novye izvestia.

Après les ministres économistes, Guerman Gref et Alexeï Koudrine, c'est le président du Conseil de la Fédération, Sergueï Mironov, qui en a parlé hier. Les experts indépendants jugent cette idée vicieuse: les gros capitaux vont de nouveau être dissimulés et ceux des pauvres ne rapporteront pas grand-chose.

L'impôt unique sur le revenu - 13% aussi bien pour les travailleurs du secteur public frisant la misère que pour les oligarques - semble "injuste" à M. Mironov qui a exhorté à rendre à la population l'impôt progressif. Dans le même temps, il s'est prononcé pour une baisse générale de tous les impôts. D'après le président de la chambre haute du parlement, les impôts sont tout simplement insupportables. "Le montant total de nos impôts s'élève à 30% environ de notre produit intérieur brut, contre 15% en Chine et aux Etats-Unis", a constaté M. Mironov.

L'idée a eu différentes réactions même parmi les ministres économiques. Andreï Charonov, vice-ministre du Développement économique et du Commerce, estime que l'impôt fixe est un avantage concurrentiel sérieux pour la Russie. Le fonctionnaire est contre tout changement, du moment que le gouvernement a appris à collecter efficacement cette redevance.

D'après les experts indépendants, les plans fiscaux annoncés sont pour le moins prématurés. "Les déclarations des ministres vont semer la panique parmi les hommes d'affaires qui se retrancheront davantage dans l'ombre. Un impôt progressif n'est justifié que lorsque l'Etat a appris à le collecter. Aujourd'hui, c'est un problème", déclare le directeur chargé du développement du Centre de la politique fiscale, Mme Antonina Kovalevskaïa. "L'impôt fixe s'est pleinement justifié et on ne comprend pas à quoi cela sert de parler d'un retour à l'ancienne pratique", ajoute-t-elle.

Tel est aussi l'avis d'Ilia Vorobiev, analyste de l'Institut de l'Economie ouverte. "Un Etat inefficace est incapable de contribuer à une répartition plus équitable des richesses dans la société, les impôts progressifs n'y pourront rien", souligne le spécialiste. Le budget regorge d'argent mais cela n'a aucun effet sur les retraites ni sur les salaires. Ici on a besoin d'une politique sociale nationale concrète et non pas d'un changement des principes de l'imposition", conclut Ilia Vorobiev.

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