La croissance économique de la Russie est beaucoup moins dépendante des prix pétroliers (Koudrine)

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La dépendance de la croissance économique de la Russie vis-à-vis des prix pétroliers s'est notablement atténuée ces dernières années, estime le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine.
Moscou, 14 août - RIA Novosti. La dépendance de la croissance économique de la Russie vis-à-vis des prix pétroliers s'est notablement atténuée ces dernières années, estime le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine.

"Récemment encore la thèse selon laquelle les prix pétroliers élevés étaient à l'origine de la croissance économique de la Russie était généralement admise. Néanmoins, la poursuite de la hausse de ces prix ne garantit même pas un maintien de la croissance du PIB", relève Alexeï Koudrine dans un article que la revue "Ekonomitcheskaïa politika" publie dans sa livraison de lundi.

D'après le ministre, en 2000 une augmentation d'un dollar du prix du baril de brut se traduisait par un accroissement de 0,2% du PIB. En 2005, cette progression n'était plus que de 0,06%.

Le patron du département économique russe souligne que les prix pétroliers élevés recèlent un danger pour le secteur hors matières premières de l'économie russe, ce dont le gouvernement n'a pas pleinement conscience. On en veut pour preuve la politique économique appliquée par le cabinet des ministres, ajoute le ministre.

L'augmentation des dépenses publiques grâce aux rentrées procurées par les recettes pétrolières élevées entretenait jusqu'ici une forte inflation en Russie et une hausse du cours du rouble. La lutte contre l'inflation est enfin considérée comme une tâche politique majeure, mais sans une politique drastique en matière de dépenses publiques on ne parviendra pas à ramener l'inflation aux chiffres prévus sans une intervention plus grande de la Banque de Russie pour conforter le cours du rouble, ce qui aura pour incidence une baisse de la compétitivité de l'industrie russe, estime-t-il.

Dans ces conditions pour assurer une augmentation de la croissance économique il faut doper les investissements et moderniser l'industrie tout en ralentissant l'inflation et en contenant la hausse du cours du rouble. Ce qui implique une croissance modérée des dépenses publiques, qui ne doit pas être supérieure au taux de croissance de l'économie, et plus faible encore en cas de réduction de la pression fiscale.

Ces dernières années les investissement ont progressé assez rapidement, de 10% l'an, ce qui a permis de faire passer les investissements dans les fonds fixes de 1.165,2 milliards de roubles (le dollar s'échange contre environ 26,5 roubles) en 2000 à 3.534 milliards en 2005. Selon les chiffres prévisionnels du gouvernement, d'ici à 2009 ce chiffre sera augmenté jusqu'à 7.234 milliards de roubles, soit 265,5 milliards de dollars. Cependant, relève Alexeï Koudrine, cette somme est encore insuffisante au vu du taux d'usure très élevé des fonds fixes qui l'année dernière était de 50,6%.

Le ministre russe des Finances est persuadé qu'en cas de ralentissement de l'inflation la croissance économique ne diminuera pas à condition de relever les indices économiques institutionnels et fondamentaux, à savoir: d'un côté améliorer le fonctionnement des institutions publiques et, de l'autre, affiner les paramètres définissant le climat d'investissement. Selon lui, cela devrait accroître l'attrait d'investissement de l'économie et le rendement des investissements.

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