"Il est parfaitement possible de créer de tels systèmes d'armements. Le problème est de créer de nouvelles ogives, de très haute précision, capables d'être guidées au GPS", a estimé Vladimir Dvorkine, directeur avant 2001 du 4e Centre de recherches du ministère de la Défense (problèmes du développement et de l'emploi des armes nucléaires).
"Ces derniers temps, nous sommes par tradition contre ce que font les Américains, poursuit le spécialiste. Notre président déclare que le lancement d'un missile conventionnel est de nature à provoquer une riposte nucléaire. Mais cela ne pourrait être le cas qu'en réponse à une frappe massive contre notre territoire. Une réaction aussi inadéquate au tir d'un missile isolé est impossible. Une solution beaucoup plus productive serait de s'entendre avec les Américains pour rééquiper une partie peu importante des missiles nucléaires avec des ogives conventionnelles de très haute précision et même pour élaborer ensemble de nouvelles ogives de précision".
L'ancien chef d'état-major des Troupes stratégiques russes, Viktor Essine, se déclare, lui, convaincu qu'en cas d'emploi d'un missile balistique contre les terroristes l'actuel système d'alerte aux tirs de missiles ne fonctionnera pas. Du point de vue technique, établir qu'un missile est nucléaire ou conventionnel est un problème insoluble, soutiennent les experts du ministère russe de la Défense, regrettant l'absence à ce jour de technologies efficaces en matière d'ogives conventionnelles dont on pourrait équiper des missiles balistiques. D'autre part, la Russie tarde à déployer son système de navigation satellite GLONASS. Il regroupe actuellement 18 satellites tandis que pour pouvoir fonctionner normalement il a besoin de 24 appareils qui doivent être complètement déployés vers la fin de 2007.