Ventes d'armes: la Russie renoue avec les méthodes soviétiques (Gazeta)

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MOSCOU, 27 octobre - RIA Novosti. La Russie revient aux méthodes employées à l'époque soviétique, lorsque Moscou vendait des armes à crédit aux régimes amis. Comme on l'a appris cette semaine, un crédit d'un milliard de dollars pour l'achat d'armements russes a été accordé à l'Indonésie.

Les Indonésiens désirent acquérir 6 sous-marins de classe Kilo, 6 chasseurs Su-30MK2, ainsi que des hélicoptères Mi-17 et Mi-35.

Pour l'instant, Rosoboronexport (centrale publique d'exportation d'armes) évite tout commentaire sur la transaction. Mais les experts considèrent cette pratique comme positive et ne s'attendent pas à la répétition des erreurs commises par l'URSS. "Nous ne pouvons donner des armes et de l'argent pour rien. Seuls les Etats-Unis peuvent aujourd'hui se le permettre", estime Dmitri Vassiliev, expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies.

La Russie, elle, ne le peut pas. Moscou avait déjà vendu auparavant des armes à crédit. "Ainsi, l'année dernière, un contrat a été conclu avec la Jordanie pour la fourniture à crédit de deux avions de transport Il-76 d'une valeur totale de 100 millions de dollars. Mais un milliard de dollars constitue tout de même une somme sans précédent", avance l'analyste du groupe d'investissement Kapital Mikhaïl Pak.

Recevoir un crédit étranger est l'unique issue pour des pays comme l'Indonésie. Ce crédit permet de prolonger le délai de remboursement, ce qui est important dans les achats d'une telle envergure. "D'ailleurs, les Indonésiens peuvent introduire les dépenses pour l'achat d'armements dans leur budget, en échelonnant le remboursement en parties égales sur quelques années", explique M. Pak.

La vente d'armements à crédit présente également un certain avantage pour la Russie. "En plus des taux d'intérêt que le pays recevra en sus du coût, l'argent des banques sera immédiatement viré aux compagnies russes. Celles-ci n'auront pas à douter du remboursement et pourront consacrer cet argent au développement de la production", affirme Mikhaïl Pak.

La Russie peut aussi établir une coopération à long terme avec les pays débiteurs dans d'autres domaines. "Par exemple, des crédits sont possibles partout où nos gros entrepreneurs manifestent leur intérêt. Il peut s'agir de l'accès à des gisements de ressources naturelles comme le pétrole, le gaz, l'or, les diamants, ainsi que de la participation à d'autres projets", estime Dmitri Vassiliev, qui considère l'Afrique comme un marché prometteur pour le commerce d'après ce schéma. Mikhaïl Pak y ajoute quant à lui "les petits pays d'Amérique latine et du Sud-Est asiatique", cette dernière région pouvant s'avérer être la plus prometteuse. "Si l'Indonésie s'arme, les pays limitrophes devront atteindre son niveau et ils commenceront également à acheter nos armes", a avancé l'expert.

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