Ce qu'Ahmadinejad a raconté à Poutine (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 1er novembre - RIA Novosti. Mardi les Iraniens ont brusquement décidé de révéler la teneur de l'entretien téléphonique qui avait eu lieu la veille entre les présidents Vladimir Poutine et Mahmoud Ahmadinejad. L'Iranien s'est plaint auprès de son homologue russe du comportement des Européens. La télévision iranienne a annoncé que monsieur Ahmadinejad avait indiqué à Vladimir Poutine pourquoi ses négociations avec les trois pays européens - France, Grande-Bretagne et Allemagne - étaient entrées dans une impasse.

D'après lui, le problème principal consiste en ce que "la partie européenne ne dispose pas des attributions nécessaires" pour pouvoir prendre des décisions. A Téhéran on est persuadé que dans le monde les Etats-Unis décident de tout et qu'ils insistent pour que des sanctions internationales soient prises contre l'Iran. Le chef de l'Etat iranien a dit à Poutine que "certains pays occidentaux mettent des bâtons dans les roues et empêchent une normalisation régulière de la situation autour du dossier nucléaire iranien".

Au début les Iraniens espéraient que la Russie et la Chine repousseraient le projet de résolution. Cependant, mardi des signes sont apparus selon lesquels à Moscou des avis différents sont émis sur la position que la Russie doit adopter concernant l'Iran. Chargé de superviser les relations interparlementaires avec l'Iran, le vice-président de la Douma, Youri Volkov, indique dans un communiqué de presse que selon lui "les dirigeants russes devront probablement se rallier à la nouvelle résolution sur l'Iran". D'ailleurs, le communiqué du service de presse du président russe relatant l'entretien téléphonique de Poutine et d'Ahmadinejad a été rédigé dans des termes mesurés: il indique seulement que Moscou se prononce pour "la poursuite des négociations".

Youri Volkov a fait comprendre que Moscou estimait presque inévitable la prise de sanctions économique limitées à l'égard de Téhéran, mais "que même si elles sont décrétées" il préconisera "la poursuite des pourparlers" pour que les autorités iraniennes "ne soient pas poussées dans un coin".

Cependant, un diplomate iranien informé a confié à Vremia novosteï que toute résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Iran, "peu importe qu'elle soit dure ou modérée", sera perçue par son pays comme "extrêmement négative" du moment qu'il s'agira d'une "pression" et d'un "scénario américain". L'interlocuteur du quotidien a expliqué que le programme nucléaire iranien poursuit des objectifs civils et que "le peuple iranien ne renoncera jamais à ses acquis scientifiques et techniques". Téhéran n'acceptera pas non plus d'arrêter, même provisoirement, l'enrichissement de l'uranium, comme le demande Moscou: "Il y a deux ans Téhéran avait stoppé ses activités d'enrichissement de l'uranium, mais cela n'a rien apporté".

Manifestant des intentions pacifiques, Téhéran applique maintenant la politique dite des "portes ouvertes". Mardi le gouvernement iranien a annoncé qu'il allait introduire un régime financier favorable aux agences de voyage, comprenant notamment le versement de primes à celle qui draineront vers l'Iran le plus grand nombre de touristes étrangers, surtout américains. Quant au président Ahmadinejad, il a dit, s'adressant à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis: "Pour vous il serait préférable d'être des amis du peuple iranien".

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