Une pénurie de viande se dessine en Russie (Vedomosti)

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MOSCOU, 19 décembre - RIA Novosti. Les vétérinaires russes ne sont pas encore tombés d'accord avec l'UE sur les garanties de sécurité des produits carnés, alors qu'une pénurie de viande menace la Russie, écrit mardi le quotidien Vedomosti.

En outre, l'embargo sur les importations de viande du Brésil n'a pas été complètement levé. Cependant, la consommation de viande par les Russes dépasse actuellement les capacités des producteurs domestiques. Les importations ne permettent pas non plus de corriger ce déséquilibre. La norme biologique pour les hommes constitue 75 à 80 kilogrammes de viande par an, alors que les Russes en consomment moins en moyenne.

Selon les experts, qui ne s'attendent pas à une augmentation de la production domestique dans les années à venir, la part de viande importée dans la consommation se chiffre à 30-33%.

Le projet national "Développement du secteur agroalimentaire" ne prévoit que la stabilisation du cheptel bovin, qui est actuellement en décroissance. Une augmentation de la production carnée dans le cadre de ce projet est attendue à hauteur de 7% d'ici deux ans, en premier lieu grâce à la construction de nouvelles fermes d'élevage de porcs.

La consommation augmentera plus rapidement: aujourd'hui, les Russes consomment annuellement 7,5 à 8 millions de tonnes de viande. Dans deux ans, les experts prévoient une demande au niveau de 10 à 11 millions de tonnes.

Dans le contexte d'une pénurie, la moindre réduction des importations de viande aura un impact immédiat sur les prix. Les pays de l'Union européenne assurent 40% des importations de viande de porc en Russie, 14% de viande de boeuf et 12% de viande de volaille, selon le Service fédéral de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor). Les importations provenant du Brésil (40% de viande de boeuf, 35% de viande de porc et 15% de viande de volaille) posent également des problèmes: Rosselkhoznadzor a totalement interdit les importations de viande de ce pays en raison de l'épidémie de fièvre aphteuse et vient de lever l'embargo seulement sur les produits traités thermiquement.

Plus long sera le processus de règlement des problèmes d'ordre vétérinaire et politique, plus élevé sera le coût final des produits carnés en Russie, et plus forte sera la sous-alimentation en matière de viande. Les quotas et interdictions sont d'ailleurs censés protéger le producteur russe.

Mais les problèmes des importations n'ont aucun impact sur la production de viande en Russie. Certaines sortes de viande importées d'Europe, de même que de nombreuses préparations de viande (saucissons, pâtés, etc.), ne sont pas du tout produits en Russie. Mais le problème essentiel réside dans un autre fait: les mesures protectionnistes, qui seront maintenues jusqu'en 2009 et même après l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), n'ont guère encore influencé le développement du secteur de la viande en Russie. Seule la transformation (de viande importée dans la plupart des cas) connaît un essor, promettant aux investisseurs des bénéfices supplémentaires.

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