Affaire Litvinenko: une provocation politique contre la Russie (chef du renseignement extérieur russe)

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Le directeur du Service de renseignement extérieur de Russie (SVR), Sergueï Lebedev, a qualifié d'"aberrante" la thèse impliquant les services secrets russes dans l'"affaire Litvinenko".
MOSCOU, 20 décembre - RIA Novosti. Le directeur du Service de renseignement extérieur de Russie (SVR), Sergueï Lebedev, a qualifié d'"aberrante" la thèse impliquant les services secrets russes dans l'"affaire Litvinenko".

"Il n'y a absolument aucun lien entre lui et nous ou entre nous et lui. C'est pourquoi toutes ces rumeurs selon lesquelles le renseignement l'aurait envoyé en Occident ou, au contraire, dans l'autre monde, sont absurdes", a-t-il dit dans une interview que le quotidien Komsomolskaïa pravda publie dans sa livraison de mercredi.

L'ancien agent du FSB Alexandre Litvinenko, qui en 2000 s'était réfugié en Grande-Bretagne et avait obtenu la citoyenneté britannique au mois d'octobre dernier, est décédé le 23 novembre dans un hôpital londonien suite à un empoisonnement supposé au polonium 210.

"Il y a tout lieu de supposer que Litvinenko a été éliminé dans le cadre d'une provocation politique contre la Russie", a dit Sergueï Lebedev.

"Le renseignement extérieur est étranger aux "affaires de sang", a-t-il déclaré en faisant remarquer que les services chargés de "coups tordus" avaient été dissous dès les années 50 du siècle dernier.

S'agissant des tâches du SVR, Sergueï Lebedev a dit: "Nos activités ne visent aucun pays concret. Notre mission est de démasquer et de neutraliser tout danger extérieur pesant sur la Russie. Maintenant, en ce qui concerne la question de savoir d'où il émane, c'est une autre affaire.

Pour le patron du SVR, la Russie s'est détournée des schémas de la confrontation, "mais cela ne signifie pas que nous sommes entourés exclusivement d'amis".

"La rivalité dans la défense des intérêts nationaux n'a rien perdu de son âpreté", a-t-il ajouté.

Maintenant la lutte contre le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive figure au premier plan, a souligné le directeur du SVR.

Interrogé sur la question de savoir si le SVR disposait de données attestant que la Corée du Nord disposait de la bombe atomique, Sergueï Lebedev a confirmé que Pyongyang avait testé un dispositif nucléaire de faible puissance.

"Cependant, d'après nos estimations, il faudra à la Corée du Nord beaucoup de temps et d'argent pour pouvoir fabriquer des charges nucléaires opérationnelles", a dit le chef du SVR en soulignant qu'il était important de convaincre Pyongyang de ne pas procéder à d'autres essais.

Concernant le programme nucléaire iranien, Sergueï Lebedev a déclaré que "l'Iran ne disposait pas de l'arme nucléaire et que présentement ce pays ne constituait aucun danger pour la Russie. Nous ne disposons pas non plus de preuves palpables que les Iraniens réalisent un programme nucléaire militaire".

Interrogé sur le déroulement de l'enquête sur l'assassinat des employés de l'ambassade de Russie en Irak, Sergueï Lebedev a dit que le SVR avait mis toutes ses potentialités spécifiques à la disposition du Comité antiterroriste national et de l'instruction.

"Par ailleurs, en Irak nous travaillons en coopération étroite avec les représentants des forces coalisées. Les Américains en constituent l'ossature et ils assument la responsabilité essentielle de la sécurité dans ce pays", a-t-il ajouté.

Le 3 juin dernier, à Bagdad, des individus armés avaient attaqué une voiture de l'ambassade de Russie. Un employé de la représentation diplomatique avait alors été tué et quatre autres enlevés. Ces derniers avaient été exécutés par la suite.

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