"Ces dix antimissiles ne remettront pas en cause la sécurité de la Russie. Mais pourquoi les installer?", s'est interrogé le responsable russe devant les journalistes à l'issue de la rencontre informelle du Conseil Russie-OTAN à Séville.
"On nous avance que ce système sera installé en République tchèque et en Pologne pour empêcher des tirs de missiles depuis la Corée du Nord et l'Iran", a noté Sergueï Ivanov.
L'Iran possède des missiles de portée intermédiaire, d'un rayon d'action de 1.600 à 1.700 km, a-t-il rappelé.
"Mais tous savent bien qu'il est plus facile d'intercepter n'importe quel missile balistique à l'étape d'accélération. Une question se pose alors: pourquoi nos partenaires américains ne veulent pas déployer ces systèmes en Turquie, en Afghanistan ou encore en Irak, là où des missiles lancés pourraient être facilement interceptés", a souligné le ministre russe de la défense.
Sergueï Ivanov a cité l'avis d'experts militaires qui affirment que "même si l'Iran possède un jour des missiles d'un rayon d'action de 5.000 à 6.000 km, leurs trajectoires passeront loin de la République tchèque et de la Pologne".
"On se demande alors pourquoi tant d'insistance dans la réalisation de ces projets", a noté le ministre russe.
"De nos jours, il est impossible de détruire un missile de portée intermédiaire sans que ceux qui vivent à proximité n'en ressentent les effets. Qui recevra alors tout ça en pleine figure? Nous n'y sommes pas indifférents", a encore déclaré le ministre russe.