Le président russe sera accompagné de représentants du gros business et des compagnies publiques : les dirigeants de LOUKOIL, ROUSSAL, la société financière Sistema, Stroïtransgaz, Rosoboronexport, Gazprom et RZD (Chemins de fer de Russie), ainsi que des présidents de certaines républiques musulmanes. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta, ni le président de la République de Tchétchénie Alou Alkhanov, ni le premier ministre tchétchène Ramzan Kadyrov ne font partie de la délégation.
Aux pourparlers avec le roi d'Arabie Saoudite Abdallah Al Abdel Aziz Ibn Saoud à Riyad, Vladimir Poutine protégera sans aucun doute les intérêts de la compagnie RZD (Chemins de fer de Russie) qui prétend remporter un appel d'offres pour la mise en oeuvre d'un des plus grandioses projets au Proche-Orient : la construction de l'artère Nord-Sud d'une longueur totale de 2400 km, dont le coût est évalué à 2 milliards de dollars. En ce qui concerne la coopération technico-militaire, selon une source haut placée au Kremlin, des accords concrets ne seront pas conclus dans ce domaine. En même temps, une source souligne que Riyad manifeste son intérêt pour les systèmes de DCA russes. Au total, une dizaine d'accords seront conclus au cours de la visite. Un forum des hommes d'affaires russes et saoudiens sera l'apothéose de la visite de Vladimir Poutine en Arabie Saoudite.
Selon de nombreux observateurs, le Qatar, où Vladimir Poutine passera quelques heures lundi, sera le point le plus sérieux du programme. La jeep de Zelimkhan Iandarbiev, un des leaders des séparatistes tchétchènes, a été dynamitée il y a trois ans à Doha. Deux citoyens russes condamnés par la justice qatarie à 25 ans de réclusion n'ont pu revenir dans leur patrie que grâce à l'intervention de Vladimir Poutine. Evitant de commenter ce sujet délicat pour Moscou, le Kremlin se borne à indiquer que le président russe Vladimir Poutine et l'émir du Qatar Hamad bin Khalifa Al Thani évoqueront la lutte contre le terrorisme international sans entrer dans le détail. D'ailleurs, Moscou et Doha ont suffisamment de sujets importants à débattre. Le Qatar possède le troisième gisement de gaz du monde, cet Etat est un des plus grands exportateurs de combustible bleu. Le Kremlin et Gazprom nient l'existence de plans de création d'un cartel gazier à l'instar de l'OPEP. Cependant, on s'attend à la signature, au cours de la visite du président russe, d'un Mémorandum sur la coopération entre LOUKOIL et Qatar Pétroleum.
Lundi, tard dans la soirée, Vladimir Poutine visitera Amman. Mardi, après les pourparlers avec le roi Abdallah II, Vladimir Poutine se rendra sur le lieu du baptême de Jésus Christ, après quoi il aura des pourparlers avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Selon un haut fonctionnaire du Kremlin, l'un des objectifs de cette rencontre est de persuader Mahmoud Abbas de "concentrer ses efforts sur la coopération interpalestinienne". En ce qui concerne le conflit palestino-israélien, Moscou juge important que la Palestine se considère comme le successeur des ententes intervenues avec l'ancien président Yasser Arafat. Selon une information du quotidien Nezavissimaïa gazeta, Moscou peut également énoncer l'idée de convoquer une conférence internationale sur le Proche-Orient.
Selon les experts interrogés par Nezavissimaïa gazeta, le Proche-Orient est l'unique région du monde où il serait possible de prouver que la Russie joue effectivement un rôle important et où son avis est pris en considération.
