ABM: Moscou avance un atout maître (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 16 février - RIA Novosti. A la suite des présidents russe et américain, les généraux se sont engagés dans la voie de la confrontation. Le général d'armée Youri Balouïevski, chef d'état-major général des forces armées russes, a déclaré jeudi que la Russie pourrait dénoncer unilatéralement le Traité soviéto-américain sur la destruction des missiles de portée intermédiaire et de plus courte portée (FNI/INF). Cela dépendra du déploiement du système ABM américain en Europe.

"C'est une démarche risquée", a déclaré au quotidien Nezavissimaïa gazeta le général Viktor Essine, ancien chef d'état-major général des Troupes de missiles stratégiques. Les actions de la Russie pourraient entraîner le retrait des Etats-Unis du Traité FNI. Suivant notre exemple, le Pentagone se mettra à déployer ses missiles à proximité des frontières russes. Leur déploiement dans les pays baltes est surtout dangereux. "Les Etats-Unis peuvent y installer des missiles de croisière à stationnement terrestre capables d'atteindre des cibles stratégiques sur le territoire de la Russie bien plus vite qu'à partir de l'Europe centrale", a particulièrement souligné Viktor Essine.

"D'une part, comme l'a déjà déclaré le président Vladimir Poutine, ni la Russie, ni les Etats-Unis ne possèdent de missiles balistiques de moyenne et courte portée. Cependant, de nombreux autres pays en disposent déjà. Pour nous, il serait déraisonnable de continuer à rester en dehors de ce groupe", a fait remarquer l'ancien chef d'état-major général des Troupes de missiles stratégiques.

Chaque partie peut se retirer du traité si elle constate qu'en vertu de circonstances exceptionnelles liées à son contenu ses intérêts suprêmes sont menacés. Du point de vue de Youri Balouïevski, les éléments de la défense antimissile américaine en cours de déploiement en Pologne et en République tchèque mettent en danger la sécurité de la Russie. Les missiles de portée intermédiaire et de plus courte portée braqués sur ces bases seraient l'une des réponses asymétriques de la Russie.

Le Traité FNI a été signé à l'époque de l'URSS, en 1987. C'est un traité illimité. Ses signataires se sont engagés à ne pas produire, à ne pas tester et à ne pas déployer de missiles balistiques et de missiles de croisière à stationnement terrestre de portée intermédiaire (1000 à 5500 km) et de plus courte portée (500 à 100 km). Les systèmes de missiles qui existaient déjà ont été démantelés. Ainsi, les systèmes opérationnels tactiques Oka, les missiles supersoniques qui ne pouvaient pas être interceptés par les moyens américains de DCA et d'ABM ont été détruits.

"Malheureusement, en mettant en oeuvre le Traité FNI, la Russie a perdu de nombreux systèmes d'armes sans analogues", déplore le général d'armée Youri Balouïevski. Cependant, le bureau d'études de Kolomenskoïé a conçu, sur la base du système de missiles Oka, le système Iskander-E qui a hérité les meilleures qualités de son prédécesseur. Il est capable de tirer un missile équipé d'une ogive de 480 kg à une distance de 280 km. Ayant une courte portée, le système de missiles Iskander-E ne tombe pas sous le coup du traité.

Pour l'instant, la décision n'a pas encore été prise de dénoncer le traité. "Voyons comment agiront ultérieurement nos partenaires américains. Ce qu'ils font actuellement en créant une troisième zone de déploiement d'ABM en Europe est inexplicable", a déclaré Youri Balouievski.

Si le Pentagone ne renonce pas aux plans de déploiement de son système ABM à proximité des frontières russes, la dénonciation du Traité FNI sera inévitable. Le monde reprendra la course aux armements.

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des articles tirés de la presse.

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