Poutine incontournable dans l'après-Poutine (Izvestia)

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MOSCOU, 19 février - RIA Novosti. Il y a un an, on comprenait que Vladimir Poutine ne voulait pas faire durer sa présidence; aujourd'hui, on comprend qu'il veut faire durer son pouvoir.

La continuité de la politique de Vladimir Poutine, autrement dit la prolongation effective de son pouvoir, nécessite d'abord la sélection d'un "dauphin" acceptant de jouer un rôle de second plan et convenant à la plupart des personnalités influentes. Ensuite, une série de mécanismes de garantie s'imposent.

Tout porte à croire que Vladimir Poutine, pour faire d'une pierre deux coups, préférera ne pas confier à son "dauphin" le poste de premier ministre et mettra à la tête du gouvernement quelqu'un d'indépendant par rapport au prochain président. Les doutes sur la stabilité du nouveau système de pouvoir paraissent justifiés, mais ce scénario s'annonce comme le plus acceptable dans la conjoncture actuelle.

Le statut réel de Vladimir Poutine après mars 2008 est clair: le "tsar" gardera sa couronne. Ce qui l'est moins, c'est la forme de ce statut. Certains soutiennent que le statut de Vladimir Poutine ne revêtira aucune forme et que le président sortant sera simplement une personnalité influente. Peut-être, mais il n'est pas dans l'usage en Russie qu'une personne qui prétend à l'influence et au pouvoir ou, a fortiori, qui jouit de l'influence et du pouvoir reste sans fonction et sans statut officiel.

Vladimir Poutine a dit clairement qu'il n'avait pas l'intention de briguer un poste de responsabilité dans une grande compagnie. En principe, un président sortant ne peut pas diriger le gouvernement. Un poste au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement) ou à la Cour constitutionnelle n'est pas sérieux non plus. Il est probable donc que tout se limitera à son entrée, en mars 2008, au Conseil de sécurité.

Le parti majoritaire aimerait bien avoir Vladimir Poutine à sa tête. La question est de savoir s'il le souhaite ou s'il en a besoin lui-même. Tout porte à croire pour l'instant que la majorité constitutionnelle à la nouvelle Douma sera formée par Russie unie et Russie juste, deux partis qui doivent leur existence au locataire du Kremlin. Dans ce contexte, une structure pourrait naître qui regrouperait Russie unie, Russie juste et tous les autres partis au sein d'une seule et même structure, genre Conférence consultative politique du peuple chinois, qui fut d'ailleurs dirigée en 1978-1983 par Deng Xiaoping. Ainsi, les Russes auront à la fois un président chef d'Etat et un leader politique réel en la personne de Vladimir Poutine.

(Auteur: Vitali Ivanov, vice-directeur du Centre russe de la conjoncture politique)

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