Les négociations sur le partenariat stratégique avec Boeing sont reportées à une date indéterminée.
Les 22 avions sont évalués à 4,1 milliards de dollars, mais il est évident qu'une commande aussi importante d'appareils qui ne sont pas encore rodés ne se fait pas sans rabais. Le montant de la réduction n'est pas divulgué, mais on parlait précédemment d'un contrat de 3,2 à 3,5 milliards de dollars.
Les A330 seront achetés en crédit-bail opérationnel, ce qui constituera une solution provisoire pour Aeroflot, qui remplacera progressivement les A330 par des A350, selon M. Okoulov. Les premiers A350 seront également achetés en crédit-bail opérationnel (ce qui veut dire que les avions seront restitués à leur propriétaire au terme du délai d'utilisation), et les autres, en crédit-bail financier.
Du point de vue politique, le choix d'Aeroflot en faveur d'Airbus a valeur de choix stratégique pour l'industrie aéronautique russe en faveur du consortium européen EADS et de sa grande filiale Airbus.
"Il est bien qu'après toutes les tentatives malheureuses pour nous rapprocher d'EADS, nous ayons finalement décidé de ne pas nous précipiter vers les Américains et avons confirmé aux Européens le sérieux de nos intentions", a indiqué Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. Les manageurs d'Aeroflot soutenaient Boeing contre Airbus, mais l'Etat poursuivait sa politique de rapprochement avec l'Europe, selon lui.
Même si les contrats avec EADS et Airbus ne vont pas plus loin et ne se transforment pas en partenariat stratégique, l'industrie aéronautique russe sera de toutes façons gagnante, si étrange que cela paraisse.
"Il serait dommage que nous n'ayons pas accès aux technologies occidentales, a ajouté M. Poukhov. En revanche, si nous faisions partie d'Airbus, nous renoncerions à notre propre projet de remplacement des Tu-154 au profit des Airbus. Maintenant, nous serons contraints de construire des MS-21, et nous n'aurons pas le choix".