Moscou soupçonne Washington de double jeu (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 24 avril - RIA Novosti. La Russie et les Etats-Unis se sont lancés dans un jeu militaro-politique captivant. Les Américains donnent l'impression de vouloir exhorter les Russes à prendre part à la construction de leur système antimissile (ABM) en Europe. Une invite à laquelle les Russes semblent en passe de céder. Mais des deux côtés on s'attache à faire en sorte que la coopération fasse long feu.

La Russie s'oppose catégoriquement à la mise en place d'une ABM américaine à proximité de ses frontières. Cependant, hier le secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates, a officiellement proposé aux Russes de collaborer en la matière.

"Les Américains savent pertinemment qu'ils n'ont rien à gagner à acculer la Russie au mur. Aussi se sont-ils mis à rechercher d'urgence des possibilités de coopération", dit le directeur des programmes russes et asiatiques de l'Institut de la sécurité mondiale (Washington), Nikolaï Zlobine, en commentant la situation.

Force est de reconnaître que les Etats-Unis ont magistralement valorisé leur image: la Russie se montrait préoccupée, alors on lui a suggéré un partenariat, mais elle ne l'a pas accepté et maintenant elle continue de critiquer les projets des Etats-Unis.

En réalité, ainsi que les négociateurs russes l'ont expliqué à Vremia novosteï, les propositions américaines étaient "destinées à des naïfs": "Ces systèmes sont de toute façon dirigés contre la Russie". Accepter les propositions aurait équivalu à creuser soi-même sa tombe". Un exemple: Washington prétend que les nouvelles bases en Europe auront pour mission de parer au danger émanant de pays imprévisibles comme l'Iran. Cependant, les Iraniens n'ont pas de missiles balistiques capables de frapper l'Europe ni, à plus forte raison, les Etats-Unis. Par contre, la Russie dispose de telles armes.

Mais même en admettant l'existence d'un péril iranien, il serait alors plus logique d'implanter les bases en question non pas en Europe orientale, mais en Turquie, par exemple. Si cela était le cas, Moscou accepterait de coopérer avec les Américains, mais à condition d'entamer la construction des sites ABM à partir de zéro, sur un pied d'égalité.

Moscou estime que les plans américains vont rompre l'équilibre des forces stratégiques en Europe et provoquer une nouvelle course aux armements. "Si nous ne nous entendons pas, nous serons dans l'obligation de trouver une riposte, a dit un diplomate russe informé en évoquant les contre-mesures que la Russie pourrait prendre. Or, il est notoire que les armements offensifs sont toujours meilleur marché que les armements défensifs".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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