Pourquoi pas un bouclier antimissile américain en Israël? (Nezavissimaïa Gazeta)

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MOSCOU, 7 juin - RIA Novosti. La recrudescence des tensions entre Russes et Occidentaux fait ressortir une particularité: alors que l'Occident se soucie du sort de la démocratie en Russie, celle-ci est préoccupée par les missiles américains installés à ses frontières. Le niveau de la démocratie est un problème certes sérieux, mais difficilement vérifiable. Moscou, en revanche, formule des reproches très concrets en matière de déploiement du bouclier antimissile américain à l'échelle internationale.

La cote de popularité dont bénéficie Vladimir Poutine à la fin de son mandat est nettement plus élevée que celle de George W. Bush et de Tony Blair au début des leurs. C'est un atout en faveur du fait que le peuple, dont les droits et les libertés inquiètent l'opposition russe et l'opinion occidentale, est content de son président. Il est difficile d'imaginer la façon dont on pourrait rejeter cet argument sans sombrer dans l'abstraction, car le principal argument de Washington, quoi qu'il fasse, se fonde sur les fameux "intérêts du peuple américain". La popularité de Vladimir Poutine est un argument fort démontrant qu'il mène sa politique intérieure dans l'intérêt du peuple russe qui a le droit d'établir lui-même l'échelle des priorités.

Les Etats-Unis disposent actuellement de 18 missiles intercepteurs stationnés au sol: 16 en Alaska et 2 en Californie. D'ici 2013, leur nombre pourrait s'élever à 54: 40 en Alaska, 4 en Californie et 10 en Pologne. Et pas de réponses adéquates à la question de savoir pourquoi la Russie n'aurait pas de motif de s'inquiéter.

L'engagement dans le projet de bouclier antimissile américain d'ex-pays membres du Pacte de Varsovie est encore pour Moscou un défi à relever. Ce défi n'est pas moins impertinent que l'élargissement de l'OTAN aux pays de l'ancien bloc soviétique. Personne ne cherche même à expliquer pourquoi les missiles iraniens devraient être interceptés exactement en Pologne. Téhéran n'a jamais menacé ni l'Europe ni les Etats-Unis. Au contraire, nous avons plus d'une fois entendu ses menaces vis-à-vis d'Israël. Pourquoi donc ne pas étendre le bouclier antimissile à l'Etat hébreu?

Tout porte à croire que Vladimir Poutine saura résister aux critiques de ses partenaires. Mais, à l'avenir, il devrait modifier sa politique intérieure: pour un "démocrate pur jus", cela ne doit poser aucun problème. Reste à savoir si cela arrêtera l'Occident dans la réalisation de ses projets vis-à-vis de la Russie.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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