La Marine russe couve un nouveau porte-avions (Vedomosti)

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MOSCOU, 9 juin - RIA Novosti. La Marine russe doit se doter à l'avenir d'un nouveau porte-avions. Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les dirigeants de la Marine, des chantiers navals et des instituts de recherche militaires réunis à Saint-Pétersbourg.

Le nouveau porte-avions ne sera certes pas construit demain, mais c'est le basculement rapide des priorités de la Marine russe qui suscite l'intérêt. Il y a encore un an, en mai 2006, le commandant en chef de la Marine, Vladimir Massorine, avait déclaré que la priorité serait donnée aux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) et aux petits navires lanceurs d'engins et d'artillerie. Quant aux gros navires de surface, l'amiral n'avait pas promis de nouvelles commandes, soulignant la nécessité de moderniser les bâtiments déjà en service. Les nouveaux sous-marins nucléaires sont nécessaires pour maintenir la parité nucléaire stratégique avec les Etats-Unis, alors que les petits navires sont capables de réagir avec diligence aux défis réels d'aujourd'hui, notamment aux attaques terroristes et à l'agression de la part de régimes imprévisibles.

Les porte-avions sont le privilège de rares élus. Seuls les Etats-Unis, avec douze unités, misent sur ce genre de navires. La Grande-Bretagne en compte trois, l'Inde un et demi (l'ancien Admiral Gorchkov de fabrication russe n'est toujours pas en service), et la France un seul. Officiellement, la Russie ne possède pas de porte-avions. Mais le croiseur porte-aéronefs lourd Admiral Kouznetsov est capable d'accueillir sur son pont des avions SU-33. Le terme même de "croiseur porte-aéronefs" aurait été inventé à l'époque soviétique pour éviter que les navires de cette classe tombent sous le coup de la Convention de Montreux signée en 1936 qui interdit aux porte-avions de passer par les détroits du Bosphore et des Dardanelles.

Le souci de construire un deuxième navire porte-aéronefs (mis en service en 1993, l'Admiral Kouznetsov ne sera pas remplacé dans un proche avenir) témoigne d'un possible revirement de la doctrine navale de Moscou. Un porte-avions est un levier trop important pour s'en servir en vue de faire pression sur des voisins récalcitrants. En revanche, il peut manifester la présence militaire d'un pays jusque dans les coins les plus reculés de la planète et participer aux opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Dans le contexte d'une confrontation politique accrue avec l'Occident, toute initiative visant à renforcer la puissance de l'armée russe pourrait être couronnée de succès. De surcroît, la Russie mise sur les technologies innovantes dont l'évolution, selon elle, passe par une percée des industries d'armement. Or, un nouveau porte-avions sera forcément le fruit du travail de centaines de chercheurs, de milliers d'ingénieurs et de dizaines de milliers d'ouvriers.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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