"Les présidents de nos deux pays entendent promouvoir les relations russo-américaines, et ils ne tiennent sans doute pas à achever leur mandat présidentiel par le début d'une nouvelle "guerre froide" entre la Russie et les Etats-Unis. J'espère que si même les deux leaders ne trouvent pas de solutions aux problèmes du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) et de la défense antimissile (DAM/ABM), ils pourront au moins donner des instructions à leurs représentants sur le lancement de sérieuses discussions sur une question aussi importante qu'une éventuelle coopération russo-américaine sur l'ABM", a notamment déclaré le directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie des Sciences de Russie, Sergueï Rogov.
De son côté la politologue américaine, membre du Council on Foreign Relations et professeur d'économie comparée au Centre pour les économies en transition de l'Université de Columbia et ancienne conseillère du ministère des Finances des Etats-Unis, Padma Desai, estime que cette future rencontre ne débouchera sur aucun résultat concret ni accord en matière de défense antimissile, car les deux parties campent très fermement sur leurs positions.
"La partie russe est persuadée que les projets des Etats-Unis risquent de compromettre la stabilité stratégique en Europe et entend, par conséquent, renforcer son potentiel stratégique ce qui peut, à son tour, provoquer une nouvelle course aux armements", a fait remarquer Mme Desai.
Selon Kimberly Marten, membre, elle aussi, du Council on Foreign Relations et professeur à Harriman Institute de l'Université de Columbia, le prochain sommet russo-américain aux Etats-Unis ne serait qu'un exercice de rhétorique, et que ses participants utiliseraient cette rencontre pour exposer leurs prises de position respectives.
"La Russie veut montrer que son attitude est sérieuse. Pour sa part, le président des Etats-Unis, George W. Bush, se propose de faire comprendre au monde entier que les Etats-Unis n'essaient pas d'isoler la Russie, qu'ils ne menacent personne dans cette situation, mais saluent, par contre, le dialogue avec Moscou et n'envisagent en aucun cas de déclencher une nouvelle guerre froide", a déclaré Mme Marten.
Le président de la fondation Politika Viatcheslav Nikonov qui a également participé à cette discussion en duplex, organisé par RIA Novosti, a supposé que les relations entre la Russie et les Etats-Unis se trouvaient à l'heure actuelle au stade de définition de leur développement ultérieur.
"Je ne crois pas qu'une quelconque "guerre froide" soit possible à présent entre la Russie et les Etats-Unis. Quoi qu'il en soit, il est parfaitement évident que les rapports actuels entre Moscou et Washington sont aujourd'hui au plus bas depuis ces vingt dernières années", a déploré l'expert russe.
