"Nous avons annoncé au mois de mai l'introduction d'un moratoire sur l'application du vieux traité FCE et nous attendons la ratification par nos partenaires de l'accord sur son adaptation, a expliqué Alexandre Grouchko. Les actions de la Russie visent à obliger nos partenaires à réfléchir sur le sort de ce traité", a ajouté le diplomate.
En 1995, les Etats participants au Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), signé à Paris en 1990, un an avant la désintégration de l'URSS, avaient constaté que ce document devait être rectifié, a rappelé Alexandre Grouchko. L'accord d'adaptation du traité avait été signé en 1999 à Istanbul.
"Nous sommes en 2007, mais rien n'a bougé, rien n'a changé. Le vieux FCE est entré en contradiction avec les nouvelles réalités militaires et politiques", a expliqué le diplomate.
Selon lui, les nouveaux membres de l'OTAN - la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie - sont toujours rangés dans "le groupe des Etats de l'Est" et leurs armements sont considérés comme conformes aux quotas de l'ancien Pacte de Varsovie.
Quant aux pays baltes, ils ne peuvent pas adhérer au FCE adapté, car il n'est pas entré en vigueur, a indiqué le vice-ministre.
Outre la Russie, le FCE adapté n'a été ratifié que par la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine. "Tout cela ne crée que l'illusion d'un contrôle des armements en Europe", a expliqué Alexandre Grouchko.
La variante rénovée du traité prévoit une correction substantielle du système de limitations et d'autres dispositions tenant compte du changement de la situation militaire et politique sur le continent, ainsi que le passage du traité d'une structure de blocs à une structure nationale et territoriale dans l'approche des armements et du matériel de chaque Etat signataire.
Le 26 avril, dans son message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement russe), le président russe Vladimir Poutine a proposé de décréter un moratoire sur l'application du traité sur la limitation des forces armées en Europe, les partenaires européens de la Russie refusant toujours de ratifier ce document.
Les Etats européens affirment que Moscou n'a pas respecté les accords d'Istanbul (sur le retrait des bases russes de Géorgie et de Moldavie) signés en même temps que l'Accord d'adaptation du FCE.
