Des sanctions britanniques contre la Russie: une ineptie (Moskovski komsomolets)

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MOSCOU, 12 juillet - RIA Novosti. Un grand scandale est en gestation dans les rapports russo-britanniques. Le ministère britannique des Affaires étrangères a l'intention de présenter la semaine prochaine au parlement un rapport exposant la position à l'égard de la Russie en raison du refus de Moscou d'extrader Andreï Lougovoï accusé par Scotland Yard de l'assassinat d'Alexandre Litvinenko. La Grande-Bretagne prévoit de prendre des sanctions dures contre la Russie allant jusqu'à la rupture des relations diplomatiques. La Russie est étonnée d'une réaction aussi véhémente.

Les autorités russes ont un argument massue dans l'affaire Andreï Lougovoï: il est citoyen de la Fédération de Russie, et, conformément à la Constitution russe, la Russie n'extrade pas ses citoyens. Le président Vladimir Poutine a même déclaré il y a un mois que la requête en extradition d'Andreï Lougovoï envoyée par les organes judiciaires britanniques était inepte.

Youli Kvitsinski, premier vice-président du Comité des affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe) : Les Britanniques ont beau nous menacer de n'importe quelles sanctions, c'est leur jeu. Nous avons nos propres règles, dont la principale est stipulée dans le document fondamental qu'est la Constitution : nous n'extradons pas les citoyens russes. Du point de vue juridique, les Britanniques ont des motifs extrêmement ténus pour prendre telle ou telle sanction.

Serguei Gontcharov, député à la Douma de Moscou, président de l'Association des vétérans du groupe antiterroriste Alfa, qualifie les éventuelles sanctions de "charmante absurdité". Les Britanniques ne prendront pas de mesure de rétorsion contre la Russie. Il ne s'agit que d'une nouvelle étape de nos rapports qui manquent de chaleur. La situation est on ne peut plus claire : ils ne nous remettent pas Boris Berezovski et Akhmed Zakaïev, nous ne leur remettons pas Andreï Lougovoï.

Aslan Abachidze, professeur de l'Université de l'Amitié des peuples, expert en droit international : la Convention européenne de 1957 sur l'extradition suppose qu'un citoyen d'un pays peut être extradé vers un autre, si sa culpabilité est prouvée et si le crime commis entre dans la compétence des tribunaux des deux Etats. En se fondant sur cette convention, la Russie a demandé à la Grande-Bretagne de lui remettre Akhmed Zakaïev et Boris Berezovski. La Grande-Bretagne ne l'a pas fait, en déclarant que les preuves de leur culpabilité étaient insuffisantes. Vu l'absence de bonne volonté de la part de la Grande-Bretagne et son refus de respecter honnêtement la convention, la Russie est en droit d'agir de la même façon.

Mikhaïl Marguelov, président du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) : Après l'incident avec le Turkménistan (il y a quelques années, la Cour européenne des droits de l'homme avait accusé la Russie d'avoir violé sa propre Constitution en extradant son citoyen sur exigence des organes judiciaires turkmènes), ayant déjà une amère expérience, nous n'extradons plus nos citoyens. Notre comportement est conforme aux exigences qui nous ont été avancées.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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