Total entre dans les chasses gardées de Gazprom (Gazeta.Ru)

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MOSCOU, 13 juillet - RIA Novosti. Le géant gazier Gazprom a étonné les candidats à l'exploitation du gisement de Chtokman en créant une coentreprise avec le français Total. Si le monopole russe se voit forcé d'ouvrir le projet ambitieux aux étrangers, il doit garder le contrôle du gisement pour des motifs politiques.

Une société ad hoc (SPV, "Special Purpose Vehicle" en anglais) sera créée pour organiser la conception, le financement et la construction dans le cadre du projet de mise en valeur du gisement de Chtokman, a annoncé le patron de Gazprom, Alexeï Miller. Plus tard, cette société sera propriétaire des infrastructures de la première phase du projet Chtokman qui prévoit l'extraction de 23,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel et fixe pour 2013 le début des fournitures par gazoduc, tandis que les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) doivent débuter en 2014.

Dans un premier temps, Gazprom a décidé d'inviter le français Total qui détiendrait 25% des actions de la nouvelle coentreprise. Le monopole gazier russe pourrait réduire sa participation si d'autres compagnies étrangères souhaitent s'y impliquer. Dans tous les cas, le patron de Gazprom a précisé que les nouveaux participants ne pourraient pas obtenir plus de 24% et que le groupe russe garderait le bloc de contrôle de la société ad hoc, resterait propriétaire des ressources et détiendrait la licence pour l'exploitation du gisement de Chtokman.

"Gazprom a fait plier les étrangers, estime le chef du département d'analyse du marché de la Sobinbank, Alexandre Razouvaïev. Le monopole gazier aura accès à des technologies qui lui sont inconnues en ce moment et réduira son fardeau d'investissement, car les partenaires étrangers devront eux aussi investir dans l'exploitation. En outre, cela peut redorer le blason de Gazprom aux yeux des investisseurs et de l'opinion étrangère, car le monopole se montre ainsi prêt à ouvrir le projet Chtokman aux étrangers."

Cependant, Gazprom ne partagera sa licence avec personne, poursuit M. Razouvaïev. "Théoriquement, c'est possible, mais il faut pour cela que les partenaires étrangers proposent en échange des actifs importants, et même dans ce cas Gazprom fera tout pour garder la licence."

Selon les analystes, les compagnies étrangères sont condamnées à souffrir de la domination de Gazprom, car l'accès aux ressources russes dont elles bénéficient atteint déjà un plafond critique. "Peu importe ce que les compagnies étrangères reçoivent pour le travail, l'argent ou le gaz, car le gaz de Chtokman leur sera vendu dans tous les cas aux tarifs du marché", résume M. Razouvaïev.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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