La suspension du traité FCE est une réponse logique de Moscou à l'extension de l'OTAN (experts russes)

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La décision de la Russie de suspendre l'application du traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) est une réponse dure, mais parfaitement justifiée de Moscou aux démarches de ses partenaires occidentaux, estime Sergueï Oznobichtchev, directeur de l'Institut d'évaluations stratégiques et un des concepteurs du traité FCE.
MOSCOU, 19 juillet - RIA Novosti. La décision de la Russie de suspendre l'application du traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) est une réponse dure, mais parfaitement justifiée de Moscou aux démarches de ses partenaires occidentaux, estime Sergueï Oznobichtchev, directeur de l'Institut d'évaluations stratégiques et un des concepteurs du traité FCE.

"Le moratoire sur l'application du traité est notre nouvelle réponse à l'élargissement de l'OTAN", a-t-il déclaré jeudi lors d'une table ronde organisée par RIA Novosti. "Notre réponse précédente s'est traduite par le discours du président russe à Munich", a ajouté M. Oznobichtchev.

Le 13 juillet dernier, le président russe Vladimir Poutine avait signé un décret suspendant l'application par la Russie du traité FCE et des accords internationaux y afférents "en raison des circonstances exceptionnelles qui mettent en péril la sécurité nationale et nécessitent des mesures urgentes". La Russie avait déclaré que le moratoire serait maintenu tant que tous les pays membres de l'OTAN ne ratifieraient pas la version adaptée du Traité FCE et ne procéderaient pas à sa stricte application.

Sur les 30 pays signataires du Traité FCE, quatre seulement ont ratifié le document à ce jour: la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine.

Selon M. Oznobichtchev, outre la suspension de l'application du Traité FCE, la Russie possède de nombreux autres leviers de pression sur l'Occident, dont le levier énergétique.

"Je ne dis pas que nous devons nécessairement "fermer le robinet", comme on dit. Néanmoins, nous pouvons régler ce problème dans le cadre de tel ou tel paquet d'ententes avec l'Occident", a poursuivi l'expert.

"Le temps est venu pour les Etats occidentaux de faire preuve de volonté et d'enjoindre à leurs experts de résoudre, d'ici au printemps 2008, la question du Traité FCE dans le cadre des relations qu'ils entretiennent avec la Russie", a indiqué l'expert.

Cela dit, selon Oznobichtchev, aucune menace militaire ne pèse actuellement sur la Russie.

"Personne ne nous menace sur le plan militaire et ne tente de nous imposer ses intérêts par la force", a-t-il souligné, avant d'ajouter que les seules menaces qui existent aujourd'hui sont celles du terrorisme et de la prolifération nucléaire qui revêtent un caractère planétaire.

Cette opinion est partagée par le directeur de l'Institut d'analyse politique et militaire, Alexandre Charavine.

"La situation actuelle est telle que le potentiel militaire de la Russie et celui des Etats qui nous entourent ou sont en interaction avec nous ne permettent pas de lancer impunément une agression contre la Russie", a-t-il constaté.

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