"Nous n'avons pas pour but de faire transiter tous les produits entrant et sortant de Russie par nos ports. 30%, c'est-à-dire 200 à 250 millions de tonnes, passent par les ports ukrainiens ou ceux des pays baltes. Mais concernant les produits stratégiques, en particulier les ressources énergétiques, nous utiliserons nos propres terminaux", a déclaré le ministre lors d'une interview au journal letton"Tchas".
Selon lui, les hommes d'affaires ont le droit de choisir où et avec qui travailler. "Nous allons rendre les ports russes plus attrayants, afin que nos entrepreneurs n'aillent pas chercher de meilleures conditions à l'étranger", a-t-il ajouté.
Au sujet du retrait progressif des hommes d'affaires russes des ports baltes, M. Levitine a souligné qu'ils réagissaient eux-mêmes à la détérioration des relations entre les Etats.
"Après les événements du mois d'avril à Tallinn, le flux d'approvisionnement a connu une baisse, parce que les expéditeurs ont cherché d'autres voies. Nous avons beau essayer de séparer les affaires de la politique, elles réagissent vivement aux rapports entre les pouvoirs", a-t-il poursuivi.
Il a commenté les déclarations parues dans la presse balte, affirmant que le souhait de la société Severtaltrans de vendre son terminal pétrolier E.O.S. dans le port estonien de Muuga était un exemple de la réaction d'un homme d'affaire russe aux annonces du Kremlin.
"Avec l'accroissement de la circulation dans les nouveaux ports à Saint-Pétersbourg, le pompage du mazout par le port de Tallinn devient désavantageux, et les compagnies s'en détournent", a expliqué le ministre russe.
Selon lui, le monde des affaires a absolument besoin d'un climat politique favorable.
"Mais bien sûr, les affaires se développeront là où ce sera le plus commode, le plus avantageux, et là où le climat politique et moral sera favorable. C'est très important pour les parties participant au transit, un pont se construit par les deux bouts", a-t-il dit.
