Travailleurs immigrés: l'Europe veut jouer la "Carte bleue" (Kommersant)

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MOSCOU, 31 juillet - RIA Novosti. La Commission européenne commencera en septembre prochain l'examen d'une réforme destinée à assurer l'ouverture de l'UE à l'immigration de travailleurs qualifiés par le biais d'un système à points intitulé "Carte bleue", écrit mardi le quotidien Kommersant.

Selon des experts, si cette mesure est une réussite, la Russie risque d'être confrontée, au cours des dix ans à venir, à une forte détérioration de la qualité de ses travailleurs immigrés.

Franco Frattini, commissaire européen chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, a déclaré à EUobserver que le système de sélection des candidats à l'obtention des permis de travail pour cinq ans serait analogue aux systèmes en vigueur dans les pays faisant concurrence à l'UE en matière d'attrait de main-d'oeuvre qualifiée. Ce système à points tiendra compte du niveau de formation et de qualification du candidat. D'après Franco Frattini, l'objectif de la Commission européenne consiste à attirer dans les pays de l'UE médecins, ingénieurs et chercheurs, sans qu'ils puissent s'y installer définitivement.

La Russie est également en train d'élaborer un système à points pour les travailleurs immigrés. La création de la "Carte bleue" entraînera un reflux provisoire d'un certain nombre de travailleurs qualifiés, mais aussi une concurrence entre la Russie et l'Union européenne quant à la main-d'oeuvre moldave et ukrainienne. Selon Evgueni Gontmakher, chef du Centre d'études sociales et d'innovations, ce système pourrait provoquer la fuite de travailleurs qualifiés d'origine ukrainienne et moldave de la Russie vers l'UE. L'Union européenne envisage d'étendre aux détenteurs des "cartes bleues" les garanties sociales, y compris le salaire minimum, la médecine sociale, etc. La Russie risque donc de constater par la suite une baisse de la qualité de ses travailleurs immigrés, a conclu M. Gontmakher.

Sergueï Smirnov, directeur de l'Institut de la politique sociale du Haut collège d'économie, estime quant à lui que l'éventuelle décision de l'UE n'aura sans doute pas d'impact sur le marché du travail russe au cours des dix ans à venir. Il reconnaît par ailleurs que les "cartes bleues" rendront moins difficile la recherche d'emploi en Europe pour les spécialistes russes. En outre, la Russie pourra devenir une "base de transit" pour les citoyens des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants) souhaitant travailler en Europe.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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