Les rapports Russie-UE dépendent des résultats des élections ukrainiennes (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 17 août - RIA Novosti. Les rapports entre l'UE et la Russie pourraient sérieusement se détériorer à quelques semaines des élections législatives russes. Si les forces politiques de l'ancienne coalition orange remportent les élections législatives ukrainiennes du 30 septembre, l'Ukraine lancera immédiatement une nouvelle initiative diplomatique en faveur d'une intégration rapide du pays aux structures de l'UE et de l'OTAN.

La campagne électorale a également commencé en Russie, qui se trouve à un carrefour historique. Il est peu probable qu'elle puisse, même si elle le voulait, s'ingérer directement dans la politique ukrainienne. Elle a d'autres soucis. D'ailleurs, l'influence du Kremlin sur Viktor Ianoukovitch, considéré comme un homme politique pro-russe, s'est considérablement réduite après que le premier ministre ukrainien a décidé d'établir des rapports particuliers avec Bruxelles.

Il en est autrement pour les Etats-Unis et l'UE qui sont en train d'élaborer leur stratégie dans la région de la mer Noire après le deuxième élargissement de l'OTAN. L'Ukraine est le principal pont par lequel l'Occident pourrait avancer vers la région de la Caspienne et ses ressources énergétiques. Les Américains n'ont plus qu'à persuader les pays d'Europe de l'Ouest qui se montrent prudents, ne voulant pas se quereller avec la Russie, de consentir à admettre le plus vite possible l'Ukraine à l'OTAN.

Selon toutes les prévisions accessibles sur l'avenir de l'Ukraine, rien de catastrophique ne s'y produira du point de vue des intérêts géopolitiques de la Russie. Le président et le premier ministre seront contraints de consolider le compromis et de partager le pouvoir afin de ne pas diviser le pays et la nation ukrainienne. A la différence des autres pays de l'espace postsoviétique, l'Ukraine a toujours trouvé une issue calme et raisonnable aux différentes crises. Sans compromis, elle n'existerait probablement déjà plus.

Vladimir Poutine n'a pas perdu l'Ukraine et il ne perdra pas l'Europe. Mais les réalités géopolitiques changent sur le continent européen. La Russie et l'Occident doivent adopter de nouvelles approches en vue de revenir aux questions relatives au partenariat stratégique et à l'intégration mutuelle. Tout simplement, il est temps que l'Occident comprenne que la Russie est aujourd'hui différente du pays qu'elle était dans les années 90. Il serait vain d'espérer qu'elle revienne à un modèle de développement libéral après s'être stabilisée en empruntant une autre voie sous Poutine.

Auteur: Alexander Rahr, directeur des programmes de la CEI et de la Russie au Conseil allemand pour la politique étrangère.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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