Quand l'Eglise orthodoxe russe exploite les slogans communistes (Komsomolskaïa Pravda)

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MOSCOU, 22 août - RIA Novosti. Le projet de "Doctrine russe" né dès 2005 a été débattu lundi dernier au monastère Saint-Daniel, résidence officielle du patriarche Alexis II de Moscou et de toutes les Russies. Le patriarche qui n'a pas participé au débat était représenté par son supposé successeur, le métropolite Cyrille. C'est ce dernier qui a rendu publiques les grandes lignes de la "Doctrine". En voilà un extrait:

"Face à l'instabilité croissante du système financier mondial, la Russie doit élaborer sa propre logique des rapports monétaires pour éviter que les bouleversements qui s'opèrent sur le marché financier mondial provoquent une crise profonde de l'économie russe. A cette fin, l'Etat doit contrôler l'exploitation des ressources naturelles et des capacités énergétiques nationales. Les finances, le commerce extérieur et le complexe militaro-industriel doivent rester sous contrôle. Cette logique prescrit de marier les avantages du marché et ceux de l'économie administrée dans l'intérêt de toute la société."

Il est curieux que l'Eglise orthodoxe, pourtant antipode des communistes russes, exploite leurs slogans sociaux de prédilection. Ainsi, toujours selon le métropolite Cyrille, "la restitution à l'Etat de ses sources de revenu traditionnelles, et au peuple de la justice sociale, devrait devenir la grande mission de l'élite patriotique russe".

Ce concept de développement de la Russie ne saurait être qualifié d'immature. Il s'agit d'un ouvrage de 800 pages rédigé par une dizaine d'experts. Dans ses chapitres thématiques, la "Doctrine" englobe tous les domaines de la réalité russe: "Purification de l'Etat", "Réformes du système judiciaire", "Economie du "miracle russe", "Création d'un "filtre" contre l'immigration". Un chapitre à part s'intitule "La Doctrine russe et ses détracteurs". Parmi les "détracteurs" de la nouvelle voie russe, l'ouvrage cite les ultralibéraux et les ultranationalistes en soulignant que le nationalisme radical est "un phénomène non russe".

On ne sait pas comment la "Doctrine" orthodoxe sera accueillie par le Kremlin, le gouvernement et le parlement, institutions censées réfléchir au développement du pays. Mais les auteurs de l'ouvrage promettent que si elle est adoptée, les changements positifs ne se feront pas attendre.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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