FMI: Tosovsky, les raisons du choix russe (Novye Izvestia/Vedomosti/Gazeta)

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MOSCOU, 23 août - RIA Novosti. Hier, on a appris la décision de la Russie de proposer l'économiste tchèque Josef Tosovsky au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI). L'unique candidat à ce poste était l'ancien ministre français de l'Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn.

Alexandre Khandrouïev, premier vice-président de l'Association des banques régionales de Russie: "Je n'y chercherais pas une raison politique, car je connais bien Josef Tosovsky. Cet homme est un véritable professionnel qui produit une bonne impression: il est pondéré, ses approches du marché sont progressistes, et il prend en considération les différents avis. Bien entendu, il se peut que, pour empêcher le déploiement de missiles (d'un radar, ndlr.) en République tchèque, nous reliions les deux problèmes. Mais ce n'est certainement pas l'essentiel. Je ne crois même pas que la candidature de Josef Tosovsky ait été proposée par la Russie. J'estime qu'un groupe d'Etats souhaite qu'il s'agisse d'un représentant des pays dont les marchés sont en plein développement".

Evgueni Iassine, directeur scientifique du Haut Collège d'économie: "A mon avis, tout simplement, la Russie a décidé de proposer une alternative au Français désigné par les Européens qui est, à ce que sache, un homme tout à fait digne, mais il est socialiste de gauche. L'objectif du FMI est d'assurer, avant tout, une nouvelle architecture financière internationale. Cet objectif doit être atteint, mais probablement pas par un homme de gauche".

Oleg Zamouline, professeur à l'Ecole économique russe: "En faisant ce geste, nos autorités pourraient vouloir montrer à leur opinion que la Russie ne dépend pas de l'Europe, qu'elle est capable de prendre des décisions indépendantes. Cette candidature n'a aucune chance de gagner, mais dans le cas présent cela n'a pas d'importance. Ce geste peut impressionner les électeurs russes, mais les autres pays n'y porteront pas attention".

Vladislav Inozemtsev, directeur du Centre d'études post-industrielles: "Comment est apparue la candidature de Josef Tosovsky? C'est tout à fait incompréhensible. Lorsque les Européens ont proposé la candidature de Dominique Strauss-Kahn, tout était clair: c'est un homme de l'UE, un éminent économiste, dont la candidature est le résultat d'une discussion ouverte. A quoi bon pour la Russie proposer cet étranger peu connu, d'autant plus que sa candidature est vouée d'avance à l'échec? S'il s'agissait de la candidature d'Alexeï Koudrine ou de celle d'Anatoli Tchoubaïs, on aurait au moins pu dire après coup que les pays occidentaux, hostiles, avaient lésé nos intérêts. Le problème réside probablement dans le déficit de contacts entre la Russie et l'Europe qui apparaît non pas parce que nous parlons peu, mais parce que nous tenons des langages différents".

Alexander Rahr, expert politique allemand: "La Russie veut agir à l'instar des Etats-Unis qui ne consultent personne en désignant leurs candidatures".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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