Affaire Litvinenko: Lougovoï dénonce des accusations "sans preuve" (SYNTHESE)

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L'homme d'affaires russe Andreï Lougovoï, soupçonné par la Grande-Bretagne d'avoir empoisonné l'ex-agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko, a une nouvelle fois rejeté mercredi ces accusations, "sans preuves" selon lui.
MOSCOU, 30 août - RIA Novosti. L'homme d'affaires russe Andreï Lougovoï, soupçonné par la Grande-Bretagne d'avoir empoisonné l'ex-agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko, a une nouvelle fois rejeté mercredi ces accusations, "sans preuves" selon lui.

"Tout est très facile et compréhensible. On m'a traité d'agent du KGB, du FSB, bien que je n'aie jamais travaillé là-bas. J'ai travaillé aux renseignements extérieurs. A travers mon cas, on a voulu jeter une ombre sur l'ensemble des services secrets russes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée mercredi par RIA Novosti et la radio Echo de Moscou.

Pour Andreï Lougovoï, toutes ces accusations sont "un spectacle, un show monté de toutes pièces par le procureur britannique".

"Il n'y a aucune pièce à conviction, aucune preuve. Tout ce dont parle le parquet royal est un mensonge inspiré par les autorités et les services secrets britanniques", a affirmé l'homme d'affaires.

M. Lougovoï a une nouvelle fois déclaré qu'il n'avait pas tué Alexandre Litvinenko. "Avec la plus profonde certitude, le coeur ouvert, je déclare que je n'ai pas tué Litvinenko", a-t-il relevé, avant d'ajouter que personne ne connaissait la véritable cause de la mort de l'ex-agent des services secrets russes. "On dit que Litvinenko a été empoisonné par une substance radioactive, mais personne n'a vu les preuves", a-t-il souligné.

Alexandre Litvinenko, ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) russe naturalisé en Grande-Bretagne, est décédé en novembre 2006 à l'âge de 43 ans. Les autorités sanitaires britanniques ont affirmé avoir découvert dans sa dépouille des traces de polonium-210, une substance hautement radioactive, mais elles n'ont pas jusqu'à présent publié les résultats de l'autopsie.

Des journalistes britanniques ont trois fois demandé à M. Lougovoï pourquoi il refusait de se rendre délibérément à Londres. L'homme d'affaires s'est défendu en insistant sur la nature politique de l'affaire Litvinenko.

"Comprenez-moi bien. On ne m'accuse pas d'avoir chipé un paquet de chewing-gums dans un magasin, on m'accuse d'avoir assassiné un homme par un procédé mettant en danger beaucoup de vies humaines", a lancé M. Lougovoï.

D'après lui, le meurtre d'Alexandre Litvinenko serait l'oeuvre des services secrets britanniques avec lesquels l'ex-agent du FSB avait collaboré. "Litvinenko menait un jeu bizarre, avec le résultat que l'on sait... Litvinenko était lui-même en train de bricoler quelque chose avec du polonium", a-t-il indiqué, ajoutant que l'oligarque en exil Boris Berezovski et l'émissaire des terroristes tchétchènes Akhmed Zakaïev étaient aussi en rapport avec la substance dangereuse.

"Initialement, ils préparaient une provocation en chaîne: Politkovskaïa - Litvinenko - (la journaliste d'opposition Elena) Tregoubova". D'après lui, Boris Berezovski est aussi mêlé à d'autres meurtres spectaculaires commis en Russie, dont celui du journaliste Vladislav Listiev et des députés Sergueï Iouchenkov et Vladimir Golovlev.

M. Lougovoï s'est par ailleurs abstenu de répondre à la question de savoir si sa société de gardiennage continuait de protéger la fille de l'oligarque russe en exil Boris Berezovski, Liza. "Je ne répondrai pas à cette question, parce que je ne parle jamais de mes clients. Même si j'ai passé 10 à 15 ans à le protéger lui-même (Boris Berezovski) et sa famille, et voilà comment on me remercie", s'est-il plaint.

Les Britanniques accusent Andreï Lougovoï d'implication dans le meurtre d'Alexandre Litvinenko et continuent de réclamer son extradition, malgré le refus formel du Parquet général russe, la Constitution nationale empêchant l'extradition de ressortissants russes.

L'affaire Litvinenko est à l'origine de l'aggravation des tensions entre les deux pays. La Grande-Bretagne est allée jusqu'à expulser quatre diplomates russes, ce à quoi la Russie a répondu par des mesures symétriques.

La Russie n'a toujours pas obtenu de preuves attestant une quelconque implication de l'homme d'affaires Andreï Lougovoï dans le meurtre de l'ex-officier du FSB Alexandre Litvinenko, a déclaré plus tôt le procureur général adjoint, Alexandre Bastrykine. Selon lui, le Parquet général a nettement progressé dans son enquête, sans pouvoir encore établir la vérité.

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