Moscou a reconnu de fait le gouvernement irakien (RBC Daily)

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MOSCOU, 24 septembre - RIA Novosti. La visite du chef de la diplomatie irakienne à Moscou avait pour objectif principal d'obtenir l'annulation de la plupart de la dette irakienne, note lundi le quotidien d'affaires RBC Daily.

En échange, la Russie espère obtenir l'accès aux gisements irakiens dans le sud du pays. Les experts estiment que les maîtres réels des réserves de pétrole irakiennes, à Washington, n'accepteront sans doute pas de se séparer ne serait-ce que d'une partie d'entre elles, et chercheront quoi qu'il arrive à en garder le contrôle.

"L'affranchissement du pays de toutes ses dettes doit constituer le premier pas vers le rétablissement de l'économie irakienne. En 2003, l'Irak avait des dettes envers 19 pays, la Russie et les Etats-Unis étant les créanciers les plus importants. Conformément à l'entente intervenue en 2004, tous les pays créanciers se sont engagés à annuler 80% de la dette irakienne", a indiqué à RBC Daily Patrick Cronin, expert de l'Institut international d'études stratégiques de Londres. A l'heure actuelle, selon le ministère russe des Finances, la dette irakienne envers la Russie se chiffre à 10 milliards de dollars. Selon Hoshyar Zebari [ministre irakien des Affaires étrangères - ndlr.], les autorités russes sont prêtes à annuler jusqu'à 90% de la dette, et ce dès avant la fin de l'année 2007.

Le deuxième objectif de la visite consistait à examiner la possibilité de reprise par les compagnies russes de la mise en valeur des gisements pétroliers irakiens. Il s'agit en premier lieu de Lukoil, qui envisage de reprendre la mise en valeur du gisement de West Qurna 2. Cependant, aucune entente n'est intervenue à ce sujet au cours de la visite. Qui plus est, les Américains n'accepteront sans doute pas de laisser les hommes d'affaires russes s'implanter facilement en Irak. "Il n'est pas profitable pour les Américains d'inscrire le pétrole dans le bilan de telle ou telle compagnie, et si l'on prend en compte le fait que les Etats-Unis n'ont pas de schéma précis de travail avec le pétrole irakien, il est bien évident qu'il est beaucoup plus avantageux pour eux de tenir le pétrole hors des bilans", a expliqué l'analyste politique Dmitri Efstafiev.

Vaguif Gousseïnov, directeur de l'Institut d'évaluations stratégiques et d'analyse, est du même avis. "Il est encore prématuré d'affirmer que les Etats-Unis ont ouvert l'Irak aux pays tiers, bien que beaucoup d'Etats envisagent de participer à la mise en valeur de gisements en Irak. Si nous prenons le cas de Lukoil, celui-ci a dû former une alliance avec la compagnie américaine Conoco", a-t-il précisé. Il est à noter que Moscou n'avait pas jusqu'ici reconnu dans les faits la légitimité du gouvernement irakien créé selon le schéma américain. "Les négociations et l'annulation de la dette témoignent de ce que le gouvernement russe a reconnu de fait la semaine dernière le gouvernement irakien", estime M. Efstafiev.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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