Siloviki: l'autre campagne électorale (Vedomosti)

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MOSCOU, 5 octobre - RIA Novosti. Les observateurs étrangers manifestent un vif intérêt pour la campagne électorale en Russie. Et les sceptiques ont beau affirmer qu'elle est dénuée de toute concurrence, cette dernière se révèle en réalité opiniâtre, mais elle ne se ressent pas sur la partie visible du spectre politique.

Le consentement de Vladimir Poutine à conduire la liste fédérale du parti Russie unie aux législatives de décembre a rendu pratiquement nulle la concurrence politique publique. On s'achemine vers une Douma où ne seront représentés que le parti Russie unie ainsi qu'un petit nombre de communistes.

Le "Plan Poutine", programme électoral de Russie unie qui nécessitait des éclaircissements il y a encore une semaine, n'en a désormais plus besoin: Vladimir Poutine dirige la liste, par conséquent, il en parlera s'il le souhaite.

Mais l'intrigue électorale ne se borne pas au brillant jeu de Poutine. La campagne publique virtuelle dissimule une campagne réelle, non publique. En témoignent l'exacerbation de la lutte entre les différents services secrets et les arrestations de hauts fonctionnaires sous l'inculpation de corruption.

Le début de l'automne a été marqué par l'arrestation de plusieurs fonctionnaires de la Cour des comptes accusés de pots-de-vin. Des employés du FSB (Service fédéral de sécurité) y ont figuré. Cette semaine, de hauts fonctionnaires du Service fédéral antidrogue (FSKN) ont été impliqués dans un grand scandale: le FSB a arrêté le général Alexandre Boulbov, directeur du département du service opérationnel du FSKN, Iouri Gueval, ancien chef adjoint chargé de la sécurité interne du FSKN, et deux mandataires. Ils sont soupçonnés d'avoir accepté d'immenses pots-de-vin et d'avoir violé le secret des entretiens téléphoniques en abusant de leur service.

Ces cas ne ressemblent pas à une campagne officielle anticorruption. Les experts sont unanimes à estimer qu'il s'agit d'un nouveau round électoral de lutte entre les groupes de siloviki (représentants des structures de force). En effet, à la suite de chaque élection, certains quittent le pouvoir et d'autres y arrivent. Dans le cas présent, le personnage numéro un peut rester en place, mais le rapport des forces intérieur changera très probablement. L'entourage de Vladimir Poutine craint le changement de la structure administrative et le déplacement du centre d'adoption des décisions, qui pourraient bien voir quelques figures actuelles être sacrifiées sur l'autel des intérêts tactiques.

Bref, une lutte opiniâtre pour l'influence, des positions avantageuses et pour le statu quo se déroule actuellement. En se rendant aux urnes en décembre ou en mars (à la présidentielle), le simple électeur ignorera probablement qui aura remporté quoi au cours de ces élections.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti

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