Iran, ABM et Gazprom, ou le dialogue Poutine-Sarkozy en trois points (RBC Daily)

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Pour la majorité des observateurs, la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le désir des investisseurs français d'entrer dans le capital de grandes compagnies russes, y compris Gazprom, a été la principale sensation de la visite du président français en Russie.
MOSCOU, 11 octobre - RIA Novosti. Pour la majorité des observateurs, la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le désir des investisseurs français d'entrer dans le capital de grandes compagnies russes, y compris Gazprom, a été la principale sensation de la visite du président français en Russie.

"Vladimir Poutine a déclaré à juste raison que les compagnies françaises et russes devaient participer au capital des sociétés sur une base paritaire et mutuellement avantageuse, a fait remarquer à RBC Daily Maxime Braterski, professeur à la faculté de politique et d'économie mondiales du Haut Collège d'économie. Cependant, l'Europe empêche ces derniers temps la pénétration du capital russe dans son secteur énergétique".

A ce propos, les observateurs n'excluent pas que dès l'année prochaine, lorsque la France assumera la présidence de l'UE, la politique d'isolationnisme énergétique soit revue.

Pour l'instant, Moscou et Paris doivent faire face à des problèmes bien plus urgents. Il s'agit du programme nucléaire iranien et du système de défense antimissile que les Etats-Unis ont l'intention de déployer en Pologne et en République tchèque sous prétexte de se protéger de la menace nucléaire iranienne. "J'espère que M. Sarkozy a retenu la déclaration de Vladimir Poutine selon laquelle la Russie ne dispose pas de preuves objectives de l'aspiration de l'Iran à fabriquer des armes nucléaires", a indiqué Vladimir Evseïev, expert de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie des sciences de Russie. Si les technologies balistique et nucléaire iraniennes continuent à se développer aux cadences d'aujourd'hui, Téhéran ne pourra créer un missile nucléaire que dans 15 ans. "Pour créer des missiles, les Iraniens utilisent, pour l'essentiel, les technologies nord-coréennes, mais la Corée du Nord abandonne graduellement les activités de son secteur nucléaire", affirme M. Evseïev.

La persévérance avec laquelle les Etats-Unis défendent leur programme de déploiement d'éléments de leur système de défense antimissile sur le territoire de la Pologne et de la République tchèque commence à préoccuper de plus en plus la France. "Nicolas Sarkozy a discuté avec Vladimir Poutine de la défense antimissile américaine, a confirmé à RBC Daily une source proche de la diplomatie russe. La France prévoit de réintégrer les structures militaires de l'OTAN, mais le déploiement d'un ensemble aussi imposant d'ouvrages militaires sur des territoires de l'Alliance ne relevant pas du commandement unifié commence à irriter les Français.

La perspective du déploiement du système américain de défense antimissile en Europe de l'Est n'arrange ni la Russie ni la France, chacune ayant sur ce point ses propres considérations. Si Moscou et Paris réussissent à coordonner leurs positions à ce sujet, la Russie recevra un argument supplémentaire au cours des négociations avec les Etats-Unis sur le problème de la défense antimissile.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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