Henry Kissinger n'envisage pas de règlement militaire du problème iranien (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 9 novembre - RIA Novosti. L'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, qui séjourne à Moscou à l'occasion du dialogue public "Russie - Etats-Unis: point de vue sur l'avenir", a déclaré ne pas envisager de règlement militaire du problème du programme nucléaire iranien, lit-on vendredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon lui, il faut pour le régler suivre l'exemple de l'entente intervenue lors des négociations à six sur la dénucléarisation par étapes de la Corée du Nord.

Les Six, qui se penchent sur le problème iranien, ne sont pas encore parvenus à un consensus pour définir le moment où l'Iran aura atteint un "point de non-retour". A son avis, il est nécessaire de parvenir à une opinion unanime à ce sujet et de laisser entendre clairement à Téhéran, en partant d'une position commune, que la création d'armes nucléaires est inadmissible.

L'inadmissibilité de la prolifération des armes nucléaires devient aujourd'hui une tâche d'importance primordiale, estime Henry Kissinger. "A l'époque où j'étais secrétaire d'Etat, je me basais, au cours des crises internationales, sur l'idée que l'Union Soviétique n'emploierait pas d'armes nucléaires, sauf dans une situation désespérée", a-t-il poursuivi. Mais il en sera autrement lorsque 20 pays détiendront des armes nucléaires. Dans ce cas, la probabilité d'une guerre nucléaire s'accroîtra.

En outre, Henry Kissinger estime que les structures politiques existantes ne correspondent pas suffisamment aux impératifs actuels. Par exemple, dit-il, le Conseil de sécurité de l'ONU qui ne comprend pas parmi ses membres permanents de pays aussi influents que le Japon, l'Inde et le Brésil est peu efficace. Cependant, selon lui, l'extension de la composition du Conseil de sécurité demandera l'annulation du droit de veto, ce à quoi le Congrès américain ne consentira jamais. C'est pourquoi il faut utiliser les mécanismes de concertations internationales déjà existants.

A la question de savoir si l'ex-secrétaire d'Etat estime que l'essor économique rapide de la Chine crée une menace pour d'autres pays, Henry Kissinger répond que la Chine a effectivement enregistré de spectaculaires succès et qu'elle s'est développée au cours de ces trente dernières années à une cadence très rapide. Au fur et à mesure de son renforcement économique, Pékin prétendra à une plus grande influence dans le monde, estime l'ex-secrétaire d'Etat. Cependant, il se dit certain que Pékin juge nécessaire d'éviter l'erreur commise par l'Union Soviétique: la Chine ne mise pas trop sur le renforcement de sa puissance militaire.

D'après Henry Kissinger, la Chine applique toujours une politique indépendante et personne ne peut l'utiliser comme une carte dans un jeu politique international. "Nous ne pourrons pas utiliser la carte chinoise, et vous non plus", a affirmé l'ex-secrétaire d'Etat américain.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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