Législatives russes: l'OSCE annule sa mission d'observation (synthèse)

S'abonner
Moscou considère que le refus du Bureau des Instituts démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l'OSCE d'envoyer des observateurs aux élections législatives russes du 2 décembre prochain est dû à une recommandation du département d'Etat américain, ce que démentent l'OSCE et Washington.
MOSCOU, 27 novembre - RIA Novosti. Moscou considère que le refus du Bureau des Instituts démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l'OSCE d'envoyer des observateurs aux élections législatives russes du 2 décembre prochain est dû à une recommandation du département d'Etat américain, ce que démentent l'OSCE et Washington.

L'OSCE, la principale autorité de surveillance des élections en Europe, a annulé le 16 novembre dernier la mission de 70 observateurs du BIDDH qui devaient assister aux élections législatives russes, dénonçant un manque de coopération de la Russie, pourtant membre de l'organisation. La réduction du nombre d'observateurs aux élections, l'envoi tardif des invitations et des problèmes liés à la délivrance des visas seraient notamment en cause.

POSITION DE LA RUSSIE

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi au cours d'une visite à Saint-Pétersbourg que le refus du BIDDH intervenait suite à une recommandation du département d'Etat américain, et que la Russie en tiendrait compte dans ses relations avec Washington.

M. Poutine a cependant fait savoir qu'il s'agissait selon lui d'une action spontanée, et non planifiée.

Invoquant le caractère "absolument irréfutable de [ses] sources", le président a fait remarquer que la décision du BIDDH était une surprise pour de nombreux pays européens. "Mais il s'agit de leur propre choix. Cela montre que de nombreuses institutions, OSCE compris, doivent être réformées".

M. Poutine a ensuite affirmé que le but de ce refus était de délégitimer les élections à la Douma (chambre basse du parlement russe).

"Ils n'atteindront pas leur but", a-t-il indiqué.

M. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, voit lui aussi dans le refus du BIDDH l'influence de Washington.

Le Slovène Boris Frlec, qui devait présider la mission d'observation du BIDDH en Russie, s'était rendu à Moscou à la mi-novembre pour "consulter la Commission centrale électorale et le ministère des Affaires étrangères avec lesquels il a concerté les paramètres et le calendrier de sa mission, et il est reparti satisfait", a indiqué M. Lavrov lors d'un point de presse à Washington le 27 novembre.

"Mais le lendemain matin, le directeur du BIDDH qui revenait de Washington a annoncé sa décision personnelle de ne pas envoyer d'observateurs aux élections russes", a-t-il poursuivi.

"Chacun tirera ses conclusions", a conclu le chef de la diplomatie russe.

POSITION DES ETATS-UNIS

Le département d'Etat américain affirme qu'il n'a pas émis de recommandation visant à influencer la décision du BIDDH.

"Cette affirmation n'a rien à voir avec la réalité. C'était une décision indépendante du BIDDH de l'OSCE, tout à fait conforme à son mandat d'observation ", lit-on une déclaration du département d'Etat américain diffusée à Washington vendredi 26 septembre.

Un document du 17 novembre stipule que "les Etats-Unis soutiennent la décision de l'OSCE d'annuler sa mission d'observation des élections", et que le refus "fait suite au nombre "sans précédent" de restrictions imposées à la mission du BIDDH, concernant tant le nombre de ses observateurs que la durée de leur séjour à Moscou, ainsi qu'à des complications en tout genre".

Selon le même document, les Etats-Unis considèrent que les conditions imposées par la partie russe dans son invitation sapent l'intégrité du BIDDH et l'empêchent d'accomplir pleinement sa mission.

"Nous appelons la Russie à respecter ses engagements et à garantir le libre-accès des experts du BIDDH aux élections présidentielles de 2008", conclut la déclaration du département d'Etat américain.

POSITION DE L'OSCE

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a également démenti les informations selon lesquelles la mission du BIDDH aurait été annulée sur recommandation des Etats-Unis.

"Notre décision de ne pas surveiller les élections est fondée sur le fait que nous n'ayons pas reçu de visas, bien qu'on nous ait assuré que nous les aurions. Ce n'est pas une décision qui a été prise sur la recommandation d'un quelconque pays de l'OSCE", a déclaré la porte-parole du BIDDH Urdur Gunnarsdottir.

Le BIDDH est une structure de l'OSCE qui fonctionne depuis 1990. Il est chargé d'observer le déroulement des élections et de soutenir les institutions démocratiques, les organisations non gouvernementales et les associations de défense des droits de l'homme.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала