Russie-Iran: un partenariat, certes, mais pas stratégique (Kommersant/Vremia Novosteï)

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MOSCOU, 18 décembre - RIA Novosti. Après de longs atermoiements, Atomstroïexport a commencé les livraisons de combustible pour la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran. Selon les analystes, la Russie a remporté une victoire politique sur les Etats-Unis, mais il est peu probable que la coopération russo-iranienne atteigne le niveau d'un partenariat stratégique, lit-on mardi dans les quotidiens Kommersant et Vremia Novosteï.

La mise en service de la centrale était d'abord prévue pour septembre 2007, et la Russie devait donc livrer du combustible dès le mois de mars dernier. Cependant, la mise en service a été reportée en raison du financement insuffisant des travaux de construction par l'Iran, ainsi qu'à cause de l'ajournement des livraisons d'équipements en provenance de pays tiers.

Atomstroïexport affirme que le coefficient d'enrichissement de l'uranium fourni ne dépassera pas 3,62%. L'Iran enrichit actuellement de l'uranium à 3,7% à des fins expérimentales. Le combustible livré se trouvera, durant toute la durée de sa présence sur le territoire de l'Iran, sous des garanties et sous le contrôle de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique).

"A l'étape donnée, l'avantage économique de la Russie est insignifiant, affirme Mikhaïl Stiskine, analyste de Troïka Dialog. La décision prise doit être considérée comme politique". L'analyste rappelle que les Etats-Unis s'étaient prononcés contre le lancement des livraisons de combustible nucléaire à l'Iran. "Par conséquent, la Russie souligne son rôle de premier plan sur le marché nucléaire mondial et confirme que, malgré la pression politique, elle a l'intention de respecter ses engagements pris dans les contrats signés avec l'Iran", estime Mikhaïl Stiskine.

L'analyste d'AntantaPioglobal Dmitri Terekhov précise que, si les problèmes des livraisons d'équipements ne sont pas réglés avec les pays tiers, le lancement de la centrale ne pourra pas avoir lieu dans les délais prévus.

Selon Sergueï Oznobichtchev, directeur de l'Institut d'évaluations stratégiques, il est peu probable que la coopération russo-iranienne atteigne le niveau d'un partenariat stratégique, car "de nombreux pays ont coopéré avec la Russie tant qu'ils ne pouvaient établir de contacts avec un partenaire plus riche et plus fort: les Etats-Unis. Il n'est pas exclu qu'une telle métamorphose se produise à l'avenir avec l'Iran".

"Le rapprochement russo-iranien est désagréable pour les Américains, mais ils ne s'attendaient probablement pas à quelque chose d'autre de la part de Moscou, les livraisons de combustible nucléaire à l'Iran ne pourront pas détériorer des rapports russo-américains déjà difficiles", estime l'analyste.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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