La présidentielle russe ou la nécessité d'une intrigue (Izvestia)

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MOSCOU, 19 décembre - RIA Novosti. Le tandem Dmitri Medvedev-président et Vladimir Poutine-premier ministre a déjà été baptisé la "dream team" ("équipe de rêve"), indique mercredi le quotidien Izvestia.

Ce rêve semble automatiquement réalisable, comme si l'on n'avait plus rien à faire pour cela. Comment peut-on à présent mobiliser les citoyens, désormais absolument sereins, pour qu'ils se rendent tout de même aux urnes en mars prochain?

Voilà une tâche qui n'est pas facile en principe. Le seuil de participation n'existe plus, mais le président ne sera néanmoins pas un véritable chef d'Etat s'il est élu par une minorité insolente. Le taux de participation habituel aux élections fédérales est d'environ 60%, c'est-à-dire que cette fois-ci, c'est plus de 60 millions de personnes qui doivent garder jusqu'au jour du scrutin le sentiment que la participation aux élections est une tâche plus importante que toutes les autres affaires dominicales. Et pour parvenir à les faire penser de la sorte, une intrigue quelconque est nécessaire.

La technologie la plus sûre et vérifiée consiste à créer une "image de l'ennemi". Pendant une certaine période, c'est Guennadi Ziouganov (leader du Parti communiste, KPRF) qui avait assumé ce rôle, incarnant la "menace rouge" qui se profilait. Mais à l'heure actuelle, il est difficile de convaincre qui que ce soit que le leader du KPRF puisse sérieusement faire concurrence au tandem Poutine-Medvedev.

Lors de la finale des récentes élections législatives, l'intrigue s'est nouée autour de la "menace d'une revanche oligarchique". Or, cette carte ne pourra sans doute pas être jouée pendant la campagne présidentielle, car pour ce faire, il faudrait avoir un candidat adversaire dont la victoire potentielle serait susceptible d'engendrer une telle revanche.

"La disparition de l'intrigue est en fait un important problème", avoue Valeri Khomiakov, directeur général du Conseil de stratégie nationale. Le pouvoir recourra bien entendu à des techniques de mobilisation. L'une des démarches en la matière a été, à mon avis, entreprise lors de la deuxième étape du congrès de Russie unie. Vladimir Poutine a [pour ainsi dire] indiqué aux électeurs: "Si vous voulez que je sois premier ministre et que rien ne change radicalement, votez pour Medvedev". Mais est-ce suffisant pour que les résultats obtenus soient vraiment convaincants"?

Etant donné que la figure de Dmitri Medvedev n'est pas encore associée à une orientation idéologique bien définie, il pourra probablement recueillir 50% des voix, pour la simple raison qu'il ne possède aucun concurrent fort, suppose Gleb Pavlovski, président de la Fondation de la politique efficace. Mais 50% représente un résultat insuffisant pour pouvoir gouverner en toute assurance. L'électeur pourrait avoir des doutes quant à la justesse de son choix. "Les candidats de cette campagne électorale doivent entreprendre d'importantes démarches qui feront émotionnellement tressaillir l'électeur".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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