Vladimir Poutine apporte des corrections à la politique de la Russie (Rossiïskaïa gazeta)

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MOSCOU, 3 mars - RIA Novosti. Sans "lettre de recommandation" de Vladimir Poutine, personne n'avait la moindre chance de le remplacer dans le fauteuil présidentiel, aussi bien en raison de la cote de popularité élevée du chef de l'Etat sortant qu'en raison de la verticale du pouvoir qu'il a lui-même établie, lit-on lundi dans le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il choisi Dmitri Medvedev? Huit années passées à la présidence ont fait de Poutine un homme politique avisé, par conséquent, il ne pouvait que prendre en considération la composante politique de son choix.

Vladimir Poutine a ressenti qu'il était temps non pas de changer de politique, mais d'y apporter certaines corrections, d'en déplacer les accents et passer de la force, composante de la politique qui a prédominé dans les idées et les actions ces quatre dernières années, à la composante libérale, bien entendu, pas exagérément libérale, comme le propose par exemple le SPS (Union des forces de droite), mais assez nette cependant pour démentir les appréhensions circulant aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays sur "l'abandon des réformes libérales".

Le président n'en est pas tant venu à cette conclusion à cause des critiques et pressions de le part de l'Occident que parce que les objectifs posés et les méthodes employées pour les atteindre s'étaient déjà épuisés. Le pouvoir a surmonté, semble-t-il, la hantise des "révolutions de couleur" et a exclu, par tous les moyens possibles, tout risque d'instabilité politique. Par ailleurs, l'horizon économique est plus nuageux qu'il n'y paraît, et son caractère bucolique n'est pas à l'abri d'une chute des prix du pétrole, des menaces persistantes d'inflation et des conséquences des tendances négatives de l'économie mondiale.

Il ne faut pas attendre de Dmitri Medvedev des mesures décisives en vue de changer de politique. Il s'agira plutôt d'un changement de style du pouvoir, d'autant que la prudence peut être considérée comme un trait majeur du style du nouveau président. Les observateurs constatent, par exemple, que la réforme des institutions publiques ou encore la libéralisation du marché des actions de Gazprom, rattachées à son nom, ont été effectuées avec beaucoup de soin, sans radicalisme ni risques inconsidérés, et qu'elles ont donné des résultats réels.

Le dessein de Vladimir Poutine va-t-il se réaliser? Cela dépendra de lui-même, car il devra, surtout dans les premiers temps, mettre au point un système de freins et de contrepoids qui permettra de faire sortir le nouveau président du "champ de bataille" de la lutte entre les élites au pouvoir et proches du pouvoir. Bien entendu, cela dépendra aussi de Dmitri Medvedev, de sa persévérance et de sa capacité à conduire les gens à sa suite vers les objectifs d'une nouvelle étape de développement de la Russie.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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