"Il s'agit d'un citoyen russe arrêté sur commission rogatoire américaine dans un pays tiers. C'est inacceptable. Nous allons insister pour que M. Bout soit renvoyé en Russie", a déclaré M. Bourobine vendredi sur les ondes de la radio Echo de Moscou.
"Nous allons employer tous les mécanismes juridiques en notre pouvoir, même si dans cette situation, ils sont limités. Nous appelons nos représentants et le gouvernement russe à protéger un citoyen russe se trouvant en territoire étranger", a-t-il ajouté.
Selon M. Bourobine, son client n'a pas encore reçu d'acte d'accusation. En outre, M. Bout n'a fait l'objet d'aucune accusation officielle en Russie.
"Les autorités judiciaires russes n'ont rien à reprocher à M. Bout", a-t-il fait savoir en référence à des informations fournies par le parquet général de Russie.
M. Bourobine représente les intérêts de M. Bout depuis 2002, au moment où des rumeurs concernant des accusations des justices belge et américaine à son encontre commençaient à circuler. L'avocat affirme que M. Bout n'est responsable d'aucun délit sur le territoire américain.
Auparavant, RIA Novosti avait appris par le biais d'Interpol que Viktor Bout était recherché sur l'initiative de la Belgique.
L'administration américaine a décrété des sanctions à l'encontre de M. Bout, qu'elle considère comme l'un des plus importants trafiquants d'armes du globe. Washington a gelé ses comptes et remis au Comité pour les sanctions de l'ONU des informations concernant 30 entreprises dont l'activité serait liée à M. Bout.
Selon le Département américain du Trésor, M. Bout détiendrait un réseau d'entreprises de transport aérien basé dans différents pays du Proche-Orient, en Afrique, en Europe de l'Est et aux Etats-Unis. Il possèderait en outre la plus importante flotte aérienne privée au monde, constituée d'appareils de production soviétique.
"M. Bout a la possibilité logistique de déployer des tanks, des hélicoptères et des tonnes d'armements à n'importe quel point du globe. Les armes vendues par lui ou par son intermédiaire ont servi à faire démarrer des conflits et ont soutenu des régimes faisant l'objet de sanctions de l'ONU, comme l'Afghanistan, l'Angola, la république démocratique du Congo, le Libéria, le Rwanda, la Sierra Leone et le Soudan", poursuit le communiqué du département américain.
M. Bout a catégoriquement rejeté ces accusations auprès des médias russes.
