"Le Seigneur lui a donné la force et le courage de porter sur ses épaules la lourde croix de la vérité, de travailler inlassablement comme écrivain afin de perpétuer la mémoire de ceux qui, souffrant pour la foi et la vérité pendant les troubles du siècle dernier, n'avaient pas perdu leur capacité de vivre dans l'honnêteté et selon leur conscience", a-t-il souligné.
Son credo - "Un mot de vérité renversera le monde" - est "un testament spirituel pour les générations à venir", a insisté le patriarche dans son message lu par l'archevêque Alexis d'Orekhovo-Zouïevo, qui présidait l'office funèbre au monastère de l'Icône-de-la-Vierge-du-Don (Donskoï) où l'écrivain a été inhumé.
Selon Alexis II, Alexandre Soljenitsyne a su rester "fidèle à sa vocation et à la mission qui lui a été inspirée par Dieu".
Reprenant les propos de l'écrivain défunt, qui avait souvent appelé à vivre "selon sa conscience" et "au service de la vérité", le patriarche a rappelé que l'auteur de "L'Archipel du Goulag" avait "fait le maximum pour que les gens apprennent la vérité sur le passé à la fois tragique et glorieux" de la Russie.
Soljenitsyne a activement défendu la liberté d'expression, la langue et de la culture russes, la renaissance spirituelle et morale du peuple ainsi que les valeurs familiales, a-t-il relevé. "Il a beaucoup oeuvré pour que la liberté religieuse (...) devienne une valeur réelle dans la vie spirituelle du peuple russe", a soutenu le dignitaire religieux.
Grande figure de la dissidence soviétique, auteur de l'épopée "L'Archipel du Goulag" et prix Nobel de littérature (1970), Alexandre Soljenitsyne est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Moscou des suites d'une insuffisance cardiaque aiguë. Il a été enterré au cimetière du monastère Donskoï, à Moscou, sur sa propre demande, adressée il y a cinq ans au patriarche Alexis II, que celui-ci a exaucée.
