Russie: la crise financière joue sur les nerfs des Russes (Kommersant)

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MOSCOU, 21 janvier - RIA Novosti. La crise économique s'est soldée en Russie par une augmentation de 10% des visites chez les psychologues et de 20% dans les cabinets des psychothérapeutes, a déclaré hier Tatiana Dmitrieva, directrice du centre de psychiatrie sociale et légale Serbski, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

Les patients souffrent pour la plupart de dépression, de névrose et de crises de panique. Les médecins pronostiquent également une hausse des psychoses alcooliques.

Selon Mme Dmitrieva, "on ne peut pas encore constater" une augmentation du nombre de suicides liés à la crise économique. Pourtant, les médias régionaux ont annoncé des suicides dans de nombreuses grandes villes, causés par les faillites des entreprises et l'impossibilité de s'acquitter de ses dettes. C'est par exemple le cas de Sergueï Poliakov, copropriétaire du réseau des magasins chic Intermoda à Nijni Novgorod, ou de Vladimir Zoubkov, homme d'affaires assez connu à Moscou et propriétaire de la compagnie Sobi, un des leaders du marché russe des billets d'avion, dont les lettres d'adieu font référence à la crise financière.

Quant aux experts, ils redoutent principalement une vague de psychoses alcooliques. D'après Mme Dmitrieva, dans un contexte de crise, "certains Russes tenteront de noyer leurs problèmes dans l'alcool".

En outre, la directrice du centre Serbski constate pour le moment une prédominance des "réactions rationnelles". "Le début de la crise a été précédé par une période de stabilité économique et sociale, ce qui a exercé une influence favorable sur l'état psychologique de la population", a-t-elle expliqué.

"On ne peut pas comparer la crise de 1998 avec celle d'aujourd'hui. A cette époque-là, les gens se sont brusquement retrouvés dans une situation très dure de stress, mais l'ont peu à peu surmontée", estime Alexandre Asmolov, directeur de la chaire de psychologie de la personnalité de l'Université d'Etat de Moscou. "Aujourd'hui, de nombreuses personnes ont recommencé à respiré, ont cru à la stabilité, et se sont mis à échafauder des plans à long terme. Les licenciements ont précisément frappé cette stabilité de plein fouet".

M. Asmolov estime que l'état psychologique des citoyens dépendra des mesures des autorités. "Si l'on met en oeuvre une stratégie claire de développement du marché de l'emploi et que l'on encourage la population à se recycler, les gens reprendront courage", souligne-t-il. "Si les gens sentent qu'on les a abandonnés, la progression des névroses est inévitable".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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