Gazprom, les Chemins de fer et... l'Eglise, nouveau trio des plus gros propriétaires russes? (presse)

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L'Eglise orthodoxe russe pourrait redevenir l'un des plus gros propriétaires fonciers et immobiliers, comme au temps des tsars, en vertu d'un projet de loi soumis à l'examen du gouvernement russe, écrit mardi le quotidien Kommersant.
MOSCOU, 24 février - RIA Novosti. L'Eglise orthodoxe russe pourrait redevenir l'un des plus gros propriétaires fonciers et immobiliers, comme au temps des tsars, en vertu d'un projet de loi soumis à l'examen du gouvernement russe, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Intitulé "Sur la cession de la propriété à vocation religieuse aux organisations religieuses", le document vise à dispenser l'Etat de la nécessité d'entretenir les lieux de culte, initiative plus actuelle que jamais sur fond de crise économique mondiale.

Selon la notice explicative qui accompagne le projet de loi, l'Etat entend restituer aux différentes confessions l'ensemble des lieux de culte avec terrains saisis pendant la révolution bolchevique d'octobre 1917 et pour lesquels celles-ci bénéficient actuellement d'un usufruit gratuit et illimité.

L'Eglise orthodoxe possède actuellement 478 monastères orthodoxes (234 masculins et 244 féminins), 16.000 paroisses et 4.696 écoles du dimanche. Les catholiques revendiquent 220 paroisses, dont un tiers sans bâtiment. La Russie dénombre également plus de 4.000 mosquées et près de 70 synagogues. Pratiquement tous ces lieux de culte n'appartiennent pas aux organisations religieuses concernées qui en jouissent gratuitement.

En cas d'adoption du projet de loi, "seuls (le monopole gazier) Gazprom et les Chemins de fer russes pourront rivaliser avec l'Eglise", note Roman Tcheptsov, directeur développement de la société de conseil Prime City Properties. "Rien qu'à Moscou le prix d'un hectare varie de 6 à 7 millions de dollars", ajoute-t-il.

Seule exception, l'Eglise orthodoxe ne pourra pas récupérer les sites inscrits au Patrimoine culturel mondial de l'UNESCO, tels l'église de Saint-Basile-le-Bienheureux ou les églises du Kremlin.

Pour Vladimir Viguilianski, porte-parole du patriarcat de Moscou, l'Eglise devra en ce cas réaliser une profonde réforme économique en son sein, car beaucoup de paroisses, notamment situées à la campagne, auront du mal à entretenir elles-mêmes les lieux de culte.

Selon le mufti Nafigoulla Achirov, coprésident du Conseil des muftis de Russie, qui évoque le système des "waqf" en vigueur dans les pays musulmans, la cession des lieux de culte doit toutefois renforcer l'indépendance des communautés religieuses par rapport à l'Etat.

"Nous pourrons céder à bail les espaces libres, reconnaît enfin le rabbin Zinovi Kogan, président du Congrès des communautés et organisations religieuses juives, et nous pourrons ainsi financer des projets sociaux, notamment ouvrir des cantines pour les personnes démunies".

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