Les autorités russes déclarent la guerre aux policiers corrompus (Gazeta.ru / RBC Daily)

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MOSCOU, 28 mai - RIA Novosti. La présentation des déclarations de revenus touchera dès l'année prochaine non seulement les membres du gouvernement, les députés de la Douma (chambre basse du parlement russe), les membres du Conseil de la Fédération (chambre haute) et les gouverneurs, mais aussi les policiers, lit-on jeudi dans les quotidiens Gazeta.ru et RBC Daily.

Ces données ne seront cependant rendues publiques "qu'en cas de nécessité extrême", et le contrôle des employés d'une des institutions les plus corrompues de la Russie sera du ressort de la police elle-même.

Le ministère russe de l'Intérieur n'a pas encore décidé quels fonctionnaires seraient obligés de déclarer leurs sources de revenus. "Nous préparons actuellement la liste des postes", précise le service de presse du Service du personnel du ministère. "Il est peu probable que les policiers ordinaires soient forcés de présenter ce type de données, car c'est tout à fait inutile", estime Mikhaïl Pachkine, président du syndicat des policiers de Moscou.

Les déclarations des employés des organes de maintien de l'ordre ne quitteront cependant pas le ministère: les documents seront vérifiés par une commission spéciale créée au sein de celui-ci. "Si c'est de fait le cas, la loi est dénuée de sens", souligne M. Pachkine. "Elle créera tout simplement une nouvelle "mangeoire": les corrompus partageront leurs gains avec les contrôleurs".

Le fait que le plus grand nombre de concussionnaires travaillent dans des structures du ministère russe de l'Intérieur, a été évoqué hier par le président de la Cour suprême de Russie Viatcheslav Lebedev au cours d'une séance du Conseil de la Fédération. Outre les policiers, les institutions les plus corrompues sont, selon lui, le ministère de la Santé et du Développement social, le ministère de l'Education et le Service des impôts.

"Il est tout à fait probable que le ministère de l'Intérieur occupe la première position selon le nombre des pots-de-vin", reconnaît M. Pachkine. "L'ampleur de la corruption des cours de justice et du parquet est toutefois égale à celle de la police. Le nombre des pots-de-vin y est moindre, les sommes étant considérablement plus importantes".

"Quant à la corruption quotidienne, le leadership du ministère de l'Intérieur est probablement objectif", fait remarquer Elena Panfilova, chef du département russe de Transparency International. "Il faut cependant tenir compte du caractère multiforme de la corruption russe. La situation des pots-de-vin dans les relations entre l'Etat et le milieu des affaires est manifestement plus grave que dans la police".

"Nulle attaque des raiders ne peut se passer de l'aide des cours de justice", rappelle Kirill Kabanov, président du Comité national anticorruption. "Il existe également des transactions se montant à des centaines de milliards de roubles dans le cadre de la corruption douanière".

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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