Sommet du BRIC: aucune décision significative (Vedomosti / Nezavissimaïa gazeta / RBC Daily)

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MOSCOU, 17 juin - RIA Novosti. Le sommet du BRIC d'Ekaterinbourg n'a débouché sur rien de sensationnel: les dirigeants brésilien, russe, indien et chinois n'ont pas décidé d'engager le démantèlement du système de Bretton Woods, notent ce mercredi les quotidiens Vedomosti, Nezavissimaïa gazeta et RBC Daily.

Les experts recommandent donc de ne pas surestimer l'importance de ce type de rencontres.

L'assistant du président russe, Arkadi Dvorkovitch, avait annoncé, dans un premier temps, que les dirigeants des quatre pays pourraient adopter une position concertée concernant leurs réserves en devises placées dans des bons du Trésor américains, qui pourraient être transférées dans des instruments financiers des pays membres du BRIC. Ces derniers possédant 2.800 milliards de dollars dans leurs réserves, tout doute émis publiquement sur la stabilité du dollar par des représentants du BRIC se répercute sur ses cotations.

La question des accords swap et d'une nouvelle devise de réserve n'est actuellement qu'à l'état de discussions: aucune décision n'a été adoptée, car il s'agit d'un objectif à long terme, a expliqué un représentant du ministère russe des Finances à l'issue du forum. Les économies des pays du BRIC représentent aujourd'hui, au total, 15% de l'économie mondiale, ce qui équivaut à l'économie des Etats-Unis, rappelle Alexeï Moïsseïev, analyste de Renaissance Capital. La question du dollar demeure un problème d'actualité, mais tout le monde a visiblement intérêt à conserver sa stabilité.

Ce forum était nécessaire pour élaborer des positions communes sur les grandes questions de l'économie mondiale, des décisions plus concrètes pouvant être adoptées plus tard, relève Iaroslav Lissovolik, de la Deutsche Bank.

Evgueni Iassine, ancien ministre russe de l'Economie à l'époque de Boris Eltsine, estime que le BRIC n'a aucun avenir: ce groupe restera un club informel, dans la forme et dans le fond. Les différences entre ces pays étant énormes, ils ont beaucoup de peine à concerter leurs positions économiques, relève Martin Walker d'A. T. Kearney.

L'analyste politique Mikhaïl Vinogradov conseille de ne pas surestimer l'importance de tels sommets: "l'OCS, le BRIC et le G8 sont davantage des espaces de communication que des centres de prise de décisions. Ces organisations servent à échanger des points de vue et à rechercher des approches communes. Les questions-clés sont réglées, généralement, dans le cadre de rencontres bilatérales, tout le reste n'étant que des moyens de se rapprocher les uns des autres". Le sommet du BRIC présente pourtant, selon lui, un avantage pratique : il élève, d'une certaine manière, le statut de la Russie en tant que sherpa du BRIC au sein du G8, dans le cadre de la formule "huit plus trois". "Et c'est exactement ce que la Russie souhaite obtenir de ces pays", conclut-il.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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