Medvedev annonce une révolution écologique (Vedomosti)

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MOSCOU, 22 juin - RIA Novosti. La Russie est prête à réduire d'ici 2020 ses émissions des gaz à effet de serre de 10 à 15% par rapport au niveau actuel, a indiqué le président russe Dmitri Medvedev dans une interview à la chaîne de télévision russe Pervy Kanal, citée lundi par le quotidien Vedomosti.

Il s'agit d'une véritable "révolution écologique", car ce chiffre représente une baisse des émissions de gaz carbonique de 40 à 45% par rapport à 1990, bien que la Russie ne se soit engagée dans le cadre du Protocole de Kyoto qu'à maintenir le volume des émissions au même niveau qu'en 1990.

A titre de comparaison: l'Union européenne s'est engagée à diminuer ses émissions de 8%, le Japon et le Canada - de 6% et les pays de l'Europe orientale et de la Baltique - de 8% en moyenne.

Les investisseurs étrangers ont déjà commencé à investir activement dans la limitation des émissions des gaz à effet de serre en Russie, en finançant le monitorage international de plus de 100 projets possédant un potentiel total de réduction dépassant 200 millions de tonnes de carbone (pour la période 2008-2012). Une centaine d'autres projets se trouvent actuellement en gestation. En deux années d'existence, la procédure de concertation ne s'est cependant pas soldée par l'adoption d'un seul projet. Qui plus est, aucun projet n'a été ne serait-ce qu'examiné.

Les cercles d'affaires s'indignent: l'association Delovaïa Rossia l'a même indiqué fin de mai dans une lettre au président. Les principales compagnies métallurgiques, pétrolières et énergétiques se mordent les doigts, car elles ont des chances réelles de moderniser leur production aux dépens des autres, mais sont incapables d'y parvenir: tous leurs projets se perdent dans les corridors du ministère du Développement économique, responsable de l'adoption de ces documents. Certains fonctionnaires pointent vers leurs supérieurs et affirment qu'il existe une certaine décision politique visant à freiner les projets de ce genre. L'exécution du Protocole de Kyoto constitue, à ce qu'on dit, une monnaie d'échange dans le cadre des négociations sur l'adhésion à l'OMC.

Il est probable que ce fait explique précisément la promesse audacieuse de Medvedev: la Russie a de fait renoncé à son entrée à l'OMC, c'est pourquoi le respect des engagements de Kyoto n'est plus d'actualité. De plus, la crise s'est considérablement répercutée sur l'économie, notamment sur les entreprises métallurgiques et énergétiques, principaux pollueurs de l'atmosphère. Ces dernières ont déjà réduit leurs émissions en raison du recul de la production.

Dans les conditions de crise et de déficit de liquidité, les investissements dans les projets de Kyoto pourraient cependant être considérés comme une forme de soutien aux compagnies les plus progressistes qui dépensent des fonds dans la modernisation de la production. L'essentiel est d'adopter ces projets avant que les investisseurs ne perdent patience et ne s'orientent vers d'autres marchés.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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