La Russie aura bientôt épuisé son Fonds de réserve (Kommersant)

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MOSCOU, 1er juillet - RIA Novosti. Le déficit du budget 2010 a dépassé le cadre prévu et se chiffre actuellement à 6-8% du PIB, ont annoncé hier l'assistant du président russe Arkadi Dvorkovitch et le vice-ministre russe des Finances Dmitri Pankine, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

Compte tenu d'un tel déficit, le Fonds de réserve que le gouvernement envisageait de dépenser d'ici 2011, sera épuisé à la mi-2010, préviennent les experts. La Russie est disposée à contracter des emprunts auprès du FMI et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui restent pour le moment relativement peu chers. L'année prochaine, quand le Fonds de réserve sera vide, personne n'octroiera à la Russie d'argent bon marché, alors qu'elle ne pourra pas se permettre des crédits coûteux en raison de l'absence de réserves.

Le pronostic le plus pessimiste du gouvernement en matière de déficit budgétaire en 2010 ne dépassait pas jusqu'à mardi 5,5% du PIB. La raison de la révision à la hausse du déficit n'a cependant pas été rendue publique. La situation actuelle "résulte des modifications du mécanisme de planification budgétaire: on propose aux services et aux ministères de réduire leurs dépenses avec des ordonnances contradictoires allant de "coupez tout " à "ne touchez rien" ou même "augmentez les dépenses sociales".

"Le ministère des Finances se fonde aujourd'hui sur un pronostic du prix moyen du pétrole à 50 dollars le baril. Chaque dollar supplémentaire apportera au budget près de 10 milliards de dollars. S'il s'agit d'un déficit de 8%, aucun Fonds de réserve ne sera en mesure de le combler", indique Tatiana Orlova d'ING Russia. "Le fonds de stabilisation sera épuisé en 2010", prévient Ioulia Tsepliaïeva de Merrill Lynch. Selon elle, le problème réside dans le fait que certaines dépenses budgétaires de 2009 ont été augmentées "temporairement", alors que "les problèmes de l'économie ne se dissiperont pas en 2010". "Nous connaîtrons des années de déficit chronique. Et l'élaboration du budget excédentaire exigera chaque année des prix du pétrole de plus en plus élevés", souligne Mme Tsepliaïeva.

"Le déficit sera couvert à l'aide des emprunts", affirme Mme Orlova. Le vice ministre russe des Finances Alexeï Pankine a reconnu hier que la Russie était prête à faire son entrée sur le marché des crédits extérieurs, citant parmi les créanciers éventuels la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d'investissements et Nordic Investment Bank.

"Le déficit moyen se chiffrera à 60-65 milliards de dollars dans les années à venir. Et si l'on envisage d'emprunter jusqu'à 10 milliards de dollars en 2010, ces crédits atteindront 20-25 milliards de dollars au cours des années suivantes. Cela ne se soldera pas par un énorme endettement, mais il n'existera aucun fonds pour mettre en oeuvre des projets ambitieux", conclut Mme Tsepliaïeva.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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