Russie - Etats-Unis: le "redémarrage" pourrait se faire attendre (Izvestia)

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MOSCOU, 6 juillet - RIA Novosti. Barack Obama demeure un personnage énigmatique bien qu'il soit le maître de la Maison Blanche depuis déjà plus de six mois, lit-on lundi dans le quotidien Izvestia.

Qui est en réalité le nouveau président américain: un véritable démocrate, un homme de parole ou tout simplement un beau parleur? Il a déjà fait trop de promesses: le "redémarrage" avec la Russie, une "nouvelle page" des relations avec le monde islamique, le lancement du "dialogue politique" avec l'Iran et une "percée" dans les questions afghane et irakienne.

Il faut se rappeler que la culture politique des Etats-Unis est tout à fait différente et qu'il est possible là-bas de gagner les élections grâce au don de l'éloquence. Bill Clinton a par exemple manipulé Boris Eltsine à l'aide du même procédé: il consentait sur tout et assurait son homologue de son amitié la plus sincère en faisant toutefois valoir les positions américaines. En résultat, il a obtenu, selon ses collègues, tout ce qu'il a voulu de l'ancien président russe. Ni Bill Clinton, ni Georges W. Bush ne sont pourtant parvenus à jouer le même tour à Vladimir Poutine. Et il est donc peu probable qu'Obama arrive à charmer Medvedev avec des slogans ou de belles manières: le président et le premier ministre ont été à bonne école.

"Le prédécesseur d'Obama ayant refusé pendant deux mandats de prendre en considération les intérêts russes, l'administration américaine doit accomplir des démarches concrètes pour montrer que les positions des Etats-Unis ont changé", indique Alexeï Pouchkov, directeur de l'Institut des problèmes internationaux actuels de l'Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères. Les promesses ne manquent pas mais le redémarrage tarde à débuter.

L'ordre du jour du sommet de Moscou comporte pour le moment la signature d'un accord-cadre, baptisé symboliquement "Compréhension conjointe de START". Il est donc fort probable qu'il s'agit d'un protocole d'intentions. Et les Etats-Unis parviendront à leur objectif: ne pas signer d'accord contraignant en le remplaçant par un fourre-tout de paroles justes, mais vides. Ils ne répondront pas non plus à la question de savoir si la création de la troisième zone de positionnement de l'ABM américain débouchera sur le déploiement de nouveaux missiles antimissiles.

Obama se distingue évidemment de ses prédécesseurs par la couleur de sa peau, mais il est peu probable que ce soit le cas de sa nature. Il défendra opiniâtrement les intérêts américains. Et la Russie d'aujourd'hui a apparemment une approche similaire. C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à un rapprochement rapide des positions russes et américaines et à leur redémarrage immédiat.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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