Moscou - Bichkek: une base militaire russe au Kirghizstan? (Vremia novosteï / Rossiïskaïa gazeta)

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MOSCOU, 10 juillet - RIA Novosti. Le vice-premier ministre russe Igor Setchine et le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov ont effectué récemment une visite à Bichkek en toute discrétion, annoncent ce vendredi les quotidiens Vremia novosteï et Rossiïskaïa gazeta.

Les observateurs ont immédiatement pensé que la Russie tentait d'obtenir l'ouverture d'une nouvelle base militaire au Kirghizstan. Certains indiquaient même le lieu de sa possible implantation : la ville d'Och, située au sud du pays.

Les deux ministres russes, qui revenaient de Douchanbé, sont arrivés mardi dans la capitale kirghize, où ils ne sont guère restés plus de deux heures. La rencontre avec le président du pays, Kourmanbek Bakiev, leur a pris une heure. Les deux ministres n'ont pas eu d'autres discussions. Le ministère kirghiz des Affaires étrangères n'a pas participé à la rencontre avec les hauts responsables russes. Cette visite éclair n'avait pas été spécialement préparée par les militaires, et même l'entourage proche de M. Serdioukov en connaît peu de détails.

Selon les sources de Vremia novosteï à Bichkek, une présence militaire de la Russie dans la partie kirghize de la vallée de Ferghana semble peu probable pour deux raisons: l'absence des moyens financiers nécessaires et la réaction négative de Tachkent.

Les dirigeants ouzbeks ont toujours fait preuve de la plus grande nervosité en ce qui concerne le renforcement de l'influence militaire russe à proximité des frontières de leur pays. Il n'est que de rappeler la réaction violente du président ouzbek Islam Karimov à la fin des années 1990, quand Moscou a annoncé la création au Tadjikistan d'une base militaire russe par la 201e division motorisée. Cette déclaration a été une des raisons qui avaient incité Tachkent à quitter le Traité de sécurité collective de la CEI.

Ces rumeurs n'ont cependant pas préoccupé les Américains. "L'apparition d'une base russe dans la région de la ville d'Och ne nous énervera absolument pas", a affirmé hier à Vremia novosteï un diplomate américain sous couvert d'anonymat.

Les experts interrogés par Rossiïskaïa gazeta estiment que les discussions ont pu porter sur deux questions. Premièrement, la possibilité d'utiliser des aérodromes locaux dans le cas où serait adoptée une décision sur l'intensification de l'aide militaire et technique de la Russie au gouvernement afghan. Deuxièmement, les nouvelles conditions de la présence au Kirghizstan des troupes américaines, suite au lancement du Centre de transports en transit des Etats-Unis au mois d'août. Il est probable que M. Serdioukov a demandé à ses collègues si les responsables kirghizes seraient en mesure de contrôler les frets envoyés vers l'Afghanistan.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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