Sollers va édifier la première usine de construction automobile en Extrême-Orient (Kommersant)

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MOSCOU, 3 août - RIA Novosti. La société russe Sollers va édifier la première usine de véhicules en Extrême-Orient. Elle assemblera des SsangYong, des Fiat et des Isuzu, rapporte ce lundi le quotidien Kommersant.

Le projet sera financé par la Vneshekonombank (VEB).

La VEB a annoncé vendredi qu'elle octroierait à Sollers un crédit de 5 milliards de roubles (160 millions USD). Ces fonds serviront à construire un site d'assemblage de voitures en Extrême-Orient et un site de production de composants au Tatarstan (dans la zone économique spéciale d'Alabouga). Sollers envisage de créer en Extrême-Orient une usine qui assemblera des tout-terrains coréens SsangYong, des véhicules commerciaux Fiat Ducato (qu'on prévoit d'utiliser comme taxis-navettes) et des camions japonais Isuzu (d'une charge utile variant de 1,5 à 25 tonnes). La construction de l'entreprise coûtera 1,3 milliard de roubles (42 millions USD), mais la majeure partie du crédit de la VEB (3,2 milliards de roubles (103 millions USD)) ira à l'édification, dans la zone d'Alabouga, des sites de production de composants, notamment de pièces de carrosserie embouties.

La capacité de production de l'usine d'Extrême-Orient sera de 15.000 véhicules par an ; l'assemblage sera lancé en décembre prochain. Sollers installera son entreprise dans un atelier vide des chantiers navals de réparation Dalzavod possédant toute l'infrastructure nécessaire.

Il s'agira de la première usine de construction automobile en Extrême-Orient. Sollers avait fait état de son intention de lancer ce projet avant la crise, au printemps 2008. La compagnie a expliqué qu'elle voyait ainsi une possibilité d'économiser sur la logistique : les tout-terrains SsangYong, les véhicules commerciaux Fiat et les camions Isuzu sont déjà assemblés au Tatarstan, alors même que les kits d'assemblage de ces véhicules asiatiques sont importés via les ports de l'Extrême-Orient. S'ils doivent être vendus dans cette région, il semble plus logique d'implanter les sites de production au plus près des ports.

Le fait que la nouvelle usine de Sollers assemblera des poids lourds Isuzu est également remarquable. Le patron d'Isuzu, Susumu Hosoi, avait déclaré en décembre 2008 qu'en raison de la crise, sa compagnie gelait la création d'une entreprise similaire au Tatarstan (une joint-venture Isuzu-Sollers). Aujourd'hui, ce projet est relancé en Extrême-Orient, sous une forme qui reste à définir.

Le principal problème de Sollers, tout comme de n'importe quel constructeur automobile, est l'absence d'un réseau ramifié de distribution en Extrême-Orient. Les experts font remarquer que cela pourrait déboucher sur des problèmes de commercialisation et de maintenance des véhicules produits dans la région.

Naturellement, le projet de construction de la première usine automobile d'Extrême-Orient est "en partie politisé", estime Mikhaïl Pak, analyste du groupe d'investissements Metropol. Il a reçu le soutien de la VEB, et le fait qu'il a été annoncé par Vladimir Poutine en personne montre la volonté du gouvernement de prouver que cette région disposera de véhicules de bonne qualité assemblés en Russie. Du point de vue économique, il est fort probable que le projet reposera sur la fabrication des poids lourds d'Isuzu, qui pourraient être utilisés pour la réalisation de projets d'infrastructure, tel l'oléoduc Sibérie orientale - océan Pacifique, ajoute-t-il. Marina Irkli, de Veles Kapital, note qu'il serait plus avantageux de lancer la production des poids lourds sous la forme d'une entreprise mixte avec Isuzu, afin de partager avec la partie japonaise tous les risques et dépenses éventuels.

Cet article tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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