La Lune doit être étudiée, mais l'homme n'a rien à y faire (Izvestia)

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MOSCOU, 22 mars - RIA Novosti. En Russie on évoque toujours avec insistance la nécessité de conférer un caractère stratégique à l'étude de la Lune. Seulement sa mise en valeur serait une perte irréfléchie de moyens et de temps. Du point de vue technique, scientifique et économique, Mars constitue un objectif plus justifié pour la Russie.

A partir des années 1970, l'URSS avait centré ses efforts sur la création de stations habitées en permanence. La première, Saliout-1 avait été placée sur orbite en 1971. La septième, Mir", avait fonctionné dans l'espace pendant 15 ans avant d'être détruite en 2001. Le professeur Leonide Gorchkov, de la corporation spatiale Energuia, a déclaré qu'au cours de ces années la structure et les principaux systèmes des stations orbitales russes avaient atteint un niveau de perfectionnement tel que sur leur base il serait possible de créer un véhicule pour envoyer une mission vers Mars.

Le scénario prévoit un débarquement virtuel de l'équipage. Des robots télécommandés se poseront sur la planète. Pendant le trajet Terre-Mars-Terre, y compris sur l'orbite martienne, la sécurité des cosmonautes sera aussi grande qu'à bord des stations évoluant autour de la Terre. Aucun autre pays n'a un projet analogue. De l'avis des experts d'Energuia, il pourrait être matérialisé en 12 ans pour une dépense de 14 milliards de dollars.

Une expédition sur la Lune selon le scénario "Apollo" ne coûterait pas moins cher, et même peut-être plus compte tenu que l'expérience de la Russie en matière de matériels de débarquement sur la Lune est pratiquement inexistante. Pour mettre au point ces matériels il faudrait créer une importante base expérimentale.

Pour les chercheurs, Mars est bien plus attrayant que la Lune. Pour le directeur de l'Institut d'études spatiales de l'Académie des sciences de Russie, Lev Zeleny, l'existence de l'atmosphère martienne et la présence démontrée d'eau sur la planète rouge font de cette dernière un objet d'études extrêmement intéressant du point de vue des réponses à donner aux questions relatives à l'origine et à l'évolution de la vie aussi bien sur la Terre que dans l'Univers. D'autre part, c'est la planète du Système solaire la plus à même d'être colonisée.

En 2004, compte tenu que les Etats-Unis ne disposent pas d'un programme d'expédition martienne poussé, le président Bush avait fixé comme objectifs la reprise des vols habités vers la lune après 2015 et la mise en chantier d'une base sélénienne en 2020. Cependant, est-il judicieux de se tourner inconditionnellement vers les Etats-Unis en tant que source d'idées innovatrices pour la Russie? Dans certains domaines, cette dernière pourrait parfaitement briguer le leadership mondial.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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