Le premier astronaute sud-coréen remplacé... pour cause d'espionnage? (Izvestia)

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MOSCOU, 11 mars - RIA Novosti. Un mois avant le lancement du vaisseau spatial russe Soyouz TMA-12, qui devait emporter à son bord le premier astronaute coréen Ko San, il a été décidé de le remplacer, en raison de ruptures répétées du protocole d'entraînement, note mardi le quotidien Izvestia.

La décision a été formellement adoptée par le ministère sud-coréen des Sciences et des Technologies, bien que la pression exercée par la Russie y soit également pour quelque chose.

"La décision de remplacer l'astronaute a été prise par la partie coréenne, mais c'est nous qui l'avions demandé", a confié aux Izvestia le directeur de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos), Anatoli Perminov. Ko San a plusieurs fois violé les instructions concernant la confidentialité des documents, en les emportant hors du centre d'entraînement et en ne réagissant pas aux avertissements que nous lui avons faits. Nous avons alors décidé de faire preuve de sévérité".

"Je ne crois pas qu'il soit un espion, poursuit M. Perminov. Un espion aurait agi en professionnel, tandis que lui voulait juste gagner un peu d'argent. La partie coréenne a pris une sage décision. Nous avons beaucoup de projets en commun, et nous n'avons aucun intérêt à aggraver nos relations après les élections présidentielles qui ont eu lieu dans les deux pays".

Depuis les années 1990, lorsque les astronautes étrangers ont commencé à se rendre régulièrement à la station spatiale russe Mir, jusqu'à nos jours, alors que des travaux sont effectués dans les segments nationaux de la Station spatiale internationale (ISS), il arrive souvent que les étrangers manifestent un intérêt excessif pour les systèmes russes d'approvisionnement, considérés comme inégalés dans le secteur spatial. Guennadi Strekalov, commandant de bord de plusieurs missions dans l'espace, racontait comment il prenait la main dans le sac des étrangers qui essayaient de s'approprier des détails des équipements, tels que des bonbonnes d'oxygène. Parfois ils prétendaient, mine de rien, vouloir juste prendre une photo de tel ou tel détail dans leur partie de la station, en prétextant que l'éclairage y était meilleur.

Ko San, 31 ans, spécialiste de la robotique et des systèmes informatiques qui avait remporté le concours national en dépassant 36.000 concurrents et en obtenant les notes professionnelles les plus flatteuses, était depuis longtemps, par plaisanterie, surnommé "l'espion" dans la Cité des étoiles. De par ses activités professionnelles, il est étroitement lié à Samsung.

Selon le journal, dans son ardeur professionnelle, Ko San tentait de prendre connaissance de documents qui n'avaient pas trait à son programme de préparation et envoyait même à la maison des colis contenant, entre autres, des documents de service. La Corée du Sud renvoyait d'ailleurs ces colis à l'expéditeur. C'est le fait que le Coréen se soit procuré des instructions concernant le pilotage du vaisseau Soyouz, auxquelles il n'avait pas officiellement accès, qui a fait déborder la coupe.

"Ko San n'est pas un jeune homme curieux, il savait ce qu'il pouvait et ce qu'il ne pouvait pas faire, et il a signé un engagement approprié", a indiqué l'un des dirigeants du Centre de formation des cosmonautes. Roskosmos s'occupe de l'ensemble des questions politiques, a déclaré Vassili Tsibliev, directeur du Centre de formation des cosmonautes. "Quant à nous, nous nous occupons de la formation des cosmonautes et rapportons les violations", a-t-il précisé.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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