La science et les technologies russes au jour le jour

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Soleil/ Antarctique/ médecine/ ultrasons/ faune

 

La science et les technologies russes au jour le jour

Soleil/ Antarctique/ médecine/ ultrasons/ faune

 

Premiers signes de l'augmentation de l'activité solaire

Des scientifiques russes ont détecté des signes attestant une augmentation de l'activité du Soleil, en l'occurrence l'apparition de premières tâches sur notre astre, rapporte RIA Novosti.

L'apparition de ces premières petites tâches, après le deuxième plus long minimum solaire (*) enregistré depuis qu'existent les observations, témoigne de l'augmentation de l'activité de notre astre, a déclaré en substance Vladimir Kouznetsov, directeur de l'IZMIRAN (Institut de magnétisme terrestre, d'ionosphère et de diffusion des ondes de l'Académie des sciences russe).

"Actuellement débute un nouveau cycle, a poursuivi le chercheur. Il n'a pas encore débuté dans sa pleine mesure, mais il y a un début. Des régions actives (à la surface du Soleil - ndlr) commencent déjà à apparaître. Ces tâches sont pour l'instant petites mais vont grossir régulièrement. En 2009, l'augmentation vers le maximum débutera vraiment. Le maximum solaire sera atteint d'ici quatre ou cinq ans. Ensuite, l'activité faiblira à nouveau."

L'activité solaire est déterminée par le nombre de tâches et de protubérances à la surface du Soleil, lesquelles sont liées aux changements du champ magnétique de notre astre. Le cycle de l'activité solaire - d'un maximum à un autre maximum - dure habituellement environ 11 ans. Durant les années de forte activité du Soleil, les tempêtes magnétiques se renforcent et sont plus fréquentes. Elles peuvent provoquer des problèmes techniques, ainsi que des affections cardiaques chez certaines personnes, tandis que l'on observe plus souvent des aurores boréales.

Le 23e cycle d'observations est désormais achevé. "Depuis décembre 2006, constate Vladimir Kouznetsov, il n'y avait pratiquement pas de tâches sur le Soleil, ni de protubérances, ni de domaines actifs. Ce minimum a été le deuxième minimum le plus long depuis qu'existent des observations."

Le plus long minimum solaire connu a été découvert à la fin du XIXe siècle par l'astronome Edward Maunder, qui était arrivé à ses conclusions après avoir étudié les archives des observations de notre astre. Le minimum de Maunder a duré de 1645 à 1715, et on lui associe le "petit âge glaciaire" en Europe. Le deuxième plus long minimum (connu sous le nom de minimum de Dalton) qui a pu être établi s'est produit de 1790 à 1830, alors que les observations régulières de l'activité du Soleil avaient déjà commencé.

M. Kouznetsov a noté que les domaines d'activité repérés actuellement sur le Soleil avaient une polarité inverse par rapport à la précédente période d'activité. Le champ magnétique de ces domaines est orienté dans la direction opposée, ce qui confirme bien que nous sommes entrés dans un nouveau cycle. Ce cycle, a précisé le chercheur, commencera à donner sa pleine mesure l'an prochain.

(*) Durant chaque cycle solaire, l'activité de notre astre passe par un minimum et un maximum. La polarité du champ magnétique solaire s'inverse à la fin de chaque cycle par rapport à celle du précédent.


L'étude de l'Antarctique au service...de la recherche sur Mars

La 54e Expédition antarctique russe aura ceci de particulier qu'elle aidera les scientifiques à élaborer des techniques de recherche de la vie sur Mars, relève le site nkj.ru.

A l'occasion de la 54e Expédition antarctique russe, qui vient de débuter, les chercheurs entendent développer, dans la région de la station russe de Novolazarevskaïa, une technologie qui pourra être exploitée lors des expéditions spatiales qui partiront à la découverte des calottes polaires de Mars et de son satellite Jupiter.

Participent à cette 54e expédition des spécialistes de 27 instituts et organisations russes, allant du Guidromet (Comité d'Etat à l'hydrométéorologie) au Rosatom (Agence fédérale russe de l'énergie atomique), au Comité d'Etat à la pêche ou au ministère de la Défense, ainsi que des représentants de plusieurs centres de recherche américains de la NASA. Des scientifiques de plusieurs autres pays (Biélorussie, Kazakhstan, Tadjikistan, Allemagne, Pologne, Corée du Sud) font également partie de l'expédition.

Valéri Loukine, directeur adjoint de l'Institut de recherche arctique et antarctique du Guidromet, a noté que lors de la réalisation de leur programme scientifique, les participants à l'expédition étudieront "les processus et phénomènes naturels dans l'espace circumterrestre, ainsi que dans l'atmosphère supérieure, libre et terrestre". Ils accorderont aussi une attention particulière à la couverture glaciaire maritime et continentale, à la croûte terrestre antarctique et à la biosphère de la région polaire méridionale de notre planète. Ils réaliseront, tout au long de l'année, le monitoring de l'état des divers éléments du milieu naturel de l'Antarctique, prendront des initiatives visant à protéger la nature.

Lors de cette expédition, les scientifiques s'occuperont également, sur la station Vostok, de remplacer l'équipement de forage endommagé utilisé jusqu'alors, ce qui leur permettra de "pénétrer dans la profondeur de la glace (au-dessus du lac Vostok) d'encore quelques dizaines de mètres en direction de la surface du plan d'eau". Le responsable de l'équipe de la campagne hivernale de cette expédition, Victor Venderovitch, a rappelé que la profondeur de glace forée était à ce jour de 3 666,5 m et que, par conséquent, l'on ne se trouvait plus qu'à environ 90 m du lac sous-glaciaire.

Toutefois, l'hypothèse la plus probable est que le lac Vostok ne puisse être atteint que lors des prochaines campagnes estivales de l'expédition antarctique russe, a expliqué en substance Victor Venderovitch.

"Les conditions extrêmes du plan d'eau sous-glaciaire, caractérisées par une pression élevée, l'absence de lumière, la composition gazeuse spécifique de l'eau et une teneur extraordinairement faible en matériaux biologiques en font une aire expérimentale idéale pour mettre au point sur Terre des méthodes et technologies de recherche de traces de vie sur les planètes couvertes de glace du Système solaire, a noté le chercheur, établissant ainsi un lien entre la recherche sur notre planète et sur les autres.

Une technologie russe d'épuration du sang peu onéreuse

Le groupe public russe Rosnano (nanotechnologies) s'apprête, rapporte le site nkj.ru, à financer un projet médical prometteur et un des plus utiles : le développement de capacités de production de systèmes d'épuration du sang peu onéreux.

Le financement de ce projet par Rosnano a pour but de créer une production russe d'appareils médicaux pour la filtration en cascade du plasma sanguin et de matériels connexes pour la thérapie d'un large éventail d'affections, telles que l'artériosclérose, l'ischémie cardiaque, la sténocardie (angine de poitrine), l'insuffisance cardiaque, les intoxications graves. 1,5 million de personnes, environ, décèdent chaque année en Russie de l'une de ces affections.

La filtration en cascade du plasma sanguin se rapporte aux techniques extracorporelles de traitement, qui sont utilisées pour le traitement des malades atteints de perturbations graves du métabolisme concernant les lipides, les hydrates de carbone, la purine.

Lors de la filtration en cascade, on élimine du plasma sanguin les composants ayant une masse moléculaire élevée, nombre d'entre eux étant dangereux pour la santé à une concentration élevée. Il s'agit, par exemple, des lipoprotéines de densité basse, et de certaines protéines. Ces procédures sont utilisées pour traiter les patients ayant un sang présentant une viscosité élevée ou une teneur importante en cholestérol, et lors de diverses complications du diabète affectant les sujets âgés.

Au cours de la procédure, le plasma du patient est séparé du sang à l'aide de plasmafiltres capillaires ou de séparateurs de flux de type centrifuge. Lors du passage du plasma à travers les membranes du filtre, les macromolécules sont isolées et détruites.

Le problème est que cette procédure, si elle est efficace, est extrêmement onéreuse et peu accessible en raison de son coût. Selon Rosnano, la filtration en cascade réalisée sur la base de la technologie, extrêmement coûteuse, de la filtration par fibres, demeure inaccessible pour d'importantes couches de la population, y compris dans les pays développés.

La technologie russe repose sur des membranes à structure treillis, ce qui permet d'abaisser considérablement le coût de la procédure et de la rendre accessible au plus grand nombre.

Rosnano (dont la vocation est d'intervenir en tant que soutien initial à l'investissement pour le développement de projets) va injecter 1,29 milliard de roubles dans ce projet. Celui-ci sera réalisé par Nano kaskad, filiale de la société Trekpor technology (Doubna, région de Moscou). Le projet doit être mené à bien en trois étapes, échelonnées sur 5,5 ans. Dans un premier temps (2009-2011), il est prévu de créer un complexe de production. Dans un deuxième temps, on prévoit, 4,5 ans après les premiers investissements, le développement des capacités de production et l'arrivée au volume de production prévu. Lors de la troisième étape, Rosnano se retirera du projet (dans l'année suivant l'achèvement de la deuxième étape), et l'entreprise devra alors trouver un investisseur stratégique pour développer sa production.


Des appareils à ultrasons très convoités

Des physiciens de Nijni Novgorod ont conçu, à la demande des Américains, un appareil à ultrasons servant à mesurer l'épaisseur de la couche de graisse se trouvant sous la peau. Ils ont également élaboré, rapporte le site inauka.ru, d'autres équipements fonctionnant selon le même principe, tel un appareil pour se débarrasser de l'acné.

Des membres de l'Institut de physique appliquée (IPA) de Nijni Novgorod, relevant de l'Académie des sciences russe, ont conçu un appareil à ultrasons permettant de poser un diagnostic sur la sous-couche graisseuse de la peau et d'en mesurer l'épaisseur. Ceux qui souhaitent maigrir et s'entraînent en ce sens pourront ainsi mesurer combien de centimètres de graisse ils ont réussi à éliminer.

"Nous avons réalisé un premier lot d'appareils. Ils sont actuellement testés aux Etats-Unis", a indiqué Alexeï Kirillov, responsable du secteur des programmes innovants de l'IPA. "A vrai dire, c'est une commande des Américains, a-t-il précisé." Il est prévu de créer ensuite une société mixte et de livrer ce produit prioritairement sur le marché américain. Aux Etats-Unis, c'est un problème très présent, mais en Russie, cette nouveauté aurait bien du mal à trouver sa place, estiment les concepteurs de l'appareil. Question de mentalité.

Un autre appareil, qui fait également partie des dernières réalisations de l'IPA et dont le fonctionnement repose aussi sur les ultrasons, pourrait, lui, être apprécié par les Russes : il débarrasse de l'acné. A la différence des produits pharmacologiques, les ultrasons ne provoquent aucune allergie et possèdent un pouvoir bactéricide efficace. Les concepteurs de ce produit affirment qu'en l'espace d'une semaine il est possible de se défaire des manifestations de cette affection cutanée. Cet appareil miracle doit lui aussi être testé aux Etats-Unis, où près de 50 millions de personnes ont de l'acné.

Les scientifiques de l'IPA travaillent depuis plus d'une vingtaine d'années à la création d'appareils à ultrasons. Il est possible, à l'aide de ce type d'appareils, de diagnostiquer des fissures sur des conduites de gaz à travers le bitume, de vérifier l'état des rails sur une voie ferrée. Et leurs appareils trouvent également des applications dans le domaine médical.

Les gerfauts du Kamtchatka sous protection

Le directeur adjoint du Rosprirodnadzor (*), Oleg Mitvol, a décidé de prendre sous son contrôle personnel la situation des faucons gerfauts, exportés illégalement et menacés de disparaître peu à peu du Kamtchatka, rapporte RIA Novosti.

Les organes de sécurité russes du FSB viennent de mener avec succès une importante opération qui leur a permis de reprendre à des braconniers 38 faucons gerfauts (**) qu'ils s'apprêtaient à exporter illégalement. La saisie a eu lieu sur une route, à 12 km de Petropavlovsk-Milkovo. 5 autres gerfauts ont été saisis, pratiquement au même moment, à l'aéroport de Palana (nord du Kamtchakta). Le faucon gerfaut du Kamtchatka compte parmi les plus gros faucons du monde. Le gerfaut est inscrit dans le Livre rouge de la Russie et il est également porté dans l'additif 1 à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

On ne dénombre plus à l'heure actuelle que 8 à 11 000 couples de gerfauts dans le monde, dont environ 3 500 en Russie. La population de gerfauts dans la zone Kamtchatka-Koriaks demeure l'une des plus importantes de Russie, en dépit de sa diminution constante depuis 15 à 20 ans. Cette population était évaluée à plus d'un millier de couples, mais du fait des actes de braconnage, elle a été divisée par deux ou trois. Les gerfauts capturés en Russie sont ensuite revendus, principalement à l'étranger, surtout pour la chasse au faucon. Le prix de vente de ce rapace peut atteindre 50 000 dollars, et même 100 000 pour les plus beaux spécimens.

"La nette diminution du nombre des gerfauts résulte de la capture massive et illégale de ces oiseaux et de leur exportation hors du Kamtchatka à l'échelle industrielle, car les gerfauts ont acquis ces dernières années une grande valeur commerciale sur les marchés tant intérieur qu'extérieur comme oiseaux de chasse", a souligné Oleg Mitvol. Ce dernier a dénoncé également les conditions sauvages dans lesquelles ces oiseaux étaient traités pour échapper aux douaniers : attachés, dissimulés dans des boîtes, des sacs ou même des thermos, il leur arrive de mourir lors de leur transport ou après. Les organes de sécurité russes soulignent que cette atteinte au patrimoine national se fait avec la complicité de chasseurs, venant notamment d'autres régions, et également de certains personnels des aéroports. Une centaine de gerfauts sont exportés chaque année illégalement du Kamtchatka, selon le FSB.

(*) Le Rosprirodnadzor est le Service fédéral de contrôle de l'exploitation des ressources naturelles.

 

(**) Le faucon gerfaut (falco rusticolus), ou gerfaut, est un rapace haut d'une cinquantaine de centimètres, d'une envergure de 1,2 à 1,3 m et d'un poids oscillant entre 1 et 1,6 kg.-0-

 

 

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