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Prochaine visite d'une comète "à deux queues"

La comète Lulin passera "près" de la Terre à la fin février. Comme certaines autres comètes, elle possède deux queues. Mais dans le cas précis de Lulin, explique Vladimir Sourdine, ce n'est qu'une apparence. Cet astronome nous en dit plus sur ces comètes à deux queues.

La comète Lulin (*) se rapproche de notre planète. Son éclat sera maximal à la fin février. On pourra alors l'observer à l' oeil nu si l'on se trouve hors d'une grande ville, loin de la pollution lumineuse. Sur les photos de cette comète, on voit deux queues. Mais comme l'a expliqué à RIA Novosti Vladimir Sourdine, chercheur à l'Institut d'astronomie Chternberg de l'Université d'Etat de Moscou, ce n'est qu'une illusion.

Lunin est observable depuis le début février à l'aide de jumelles ou d'un petit télescope. D'ici la fin du mois, elle sera parfaitement visible. Selon nos calculs, elle sera visible à l' oeil nu hors des villes, sur un fond de ciel bien sombre, a indiqué Vladimir Sourdine. Elle se rapprochera au maximum de la Terre le 24 février, à une distance de 0,41 unité astronomique, autrement dit 60 millions de kilomètres. Elle apparaîtra alors dans le ciel, selon les calculs, comme une étoile de magnitude 5.

Le chercheur a toutefois nuancé ses propos en précisant que l'éclat de la comète dépendait non seulement de sa proximité d'avec la Terre, mais aussi des propriétés de la surface de son noyau, de l'intensité avec laquelle s'effectue l'évaporation de la matière qui forme, précisément, la queue de la comète. C'est la raison pour laquelle ses prévisions pourraient ne pas se confirmer totalement.

Commentant l'information selon laquelle cette comète est remarquable en ceci qu'elle possède deux queues, Vladimir Sourdine a précisé que dans le cas présent, il ne s'agissait que d'une apparence.

"Dire qu'elle a deux queues est purement conventionnel, a-t-il indiqué. On voit bien, effectivement, une queue s'étirer dans deux directions opposées. Mais en réalité, il s'agit de la même queue. Celle-ci est tellement courbée qu'elle passe par-dessus la comète. Cette dernière se déplace en suivant une orbite courbe et sa queue s'enveloppe autour d'elle de telle sorte que nous la voyons simultanément de deux côtés, a expliqué le chercheur."

Vladimir Sourdine a noté que dans certaines circonstances, les comètes peuvent avoir deux queues, partant d'un même côté, mais dans des directions quelque peu différentes. C'est le cas lorsqu'il se forme une queue de gaz et une autre de poussière. "Etant donné que ces deux queues interagissent différemment avec le vent solaire, elles prennent une direction également un peu différente. Il arrive que l'on ne puisse voir pour une comète qu'une queue de poussière, ou qu'une queue de gaz. Dans le cas qui nous intéresse, à en juger par les photos, c'est une queue de poussière, a précisé l'astronome".

Vladimir Sourdine a également relevé que cette comète suivait une orbite parabolique et provenait probablement des confins du Système solaire. Les comètes "vivent" très loin des planètes. Toutes les planètes sont proches du Soleil, et les comètes en sont éloignées, sans quoi elles ne "survivraient" pas.

Il n'est toutefois pas impossible qu'une comète venue de l'espace interstellaire pénètre dans le Système solaire. Une telle comète devrait alors avoir une orbite hyperbolique ouverte. Mais à ce jour, on n'a jamais découvert de comète de ce type, a conclu le chercheur.

(*) La comète Lulin (C/2007 N3 Lulin) a été découverte en juillet 2007 par deux astronomes chinois de Taiwan. Elle tire son nom de l'observatoire où travaillait l'un d'eux.
 

Une biotechnologie pour abaisser le taux d'ammoniac dans le sang

Des biologistes russes ont élaboré un procédé permettant d'abaisser le taux d'ammoniac dans le sang, rapporte le site strf.ru, citant la revue Systèmes vivants.

Cette nouvelle technique de lutte contre l'hyperammoniémie a été mise au point par des biologistes de Pouchtchino. C'est la première découverte permettant de lutter efficacement contre les affections graves provoquées par des perturbations du cycle de l'urée dans l'organisme.

Les cellules ne peuvent exister normalement sans ammoniac mais, à l'inverse, des quantités élevées de cette combinaison d'azote et d'hydrogène sont très toxiques. Les enzymes du cycle de l'urée qui se trouvent dans le foie "veillent" à ce que sa concentration dans l'organisme ne soit pas trop élevée. Un excédent d'ammoniac dans l'organisme de l'homme ou des perturbations dans ces systèmes enzymatiques peuvent provoquer une hyperammoniémie, autrement dit une augmentation pathologique de la concentration d'ammoniac dans le sang. Ce qui est extrêmement dangereux. L'ammoniac provoque des perturbations fonctionnelles dans le système nerveux central, et à cette hyperammoniémie sont liées de nombreuses affections, telles que la cirrhose, l'encéphalopathie hépatique, l'intoxication alcoolique, la maladie d'Alzheimer. Les nouveau-nés souffrant d'une hyperammoniémie congénitale décèdent dans les 48 heures.

Il existe des moyens de lutter contre cette affection. Mais leur efficacité laisse à désirer. L'hémodialyse et les préparations médicamenteuses peuvent abaisser la concentration d'ammoniac dans le plasma sanguin, mais il faut attendre plusieurs jours pour avoir des résultats. Jusqu'à présent, la science médico-biologique russe et mondiale demeuraient impuissantes à trouver des méthodes de traitement débouchant sur des résultats rapides.

Une équipe de chercheurs du Laboratoire de simulation métabolique et de bioinformatique de l'Institut de biophysique théorique et expérimentale de l'Académie des sciences russe travaillant à Pouchtchino (région de Moscou), conduite par le docteur en biologie Eléna Kossenko, a élaboré, à ses frais, une méthode unique permettant d'abaisser rapidement la quantité d'ammoniac dans le plasma sanguin.

L'hyperammoniémie est souvent liée à une insuffisance de glutamine synthétase, qui est l'une des enzymes utilisant l'ammoniac. Les chercheurs de Pouchtchino ont utilisé cette enzyme comme moyen thérapeutique. Ils ont recouru, pour l'acheminer dans l'organisme, à des érythrocytes (qui sont des cellules sanguines rouges du sang). C'est ainsi qu'ont été inventés les ammocytes - des érythrocytes incluant des systèmes enzymatiques destinés à abaisser la concentration d'ammoniac dans le sang. A l'aide des ammocytes, il est possible d'acheminer les enzymes dans le sang, où elles effectuent leur travail - elles utilisent et neutralisent l'ammoniac.

Pour tester leur idée, les chercheurs ont isolé des cellules sanguines rouges de sang animal et, sous une faible pression osmotique, ils leur ont "injecté" de la glutamine synthétase. Ils ont ensuite procédé à un test sur des souris de laboratoire. Des cellules "contaminées" par l'enzyme ont été injectées à des souris dans une veine latérale de la queue. Immédiatement après, les chercheurs ont procédé à une injection intra-abdominale d'acétate d'ammonium, à un dosage provoquant une hyperammoniémie modérée. Puis, à plusieurs intervalles de temps (au bout d'une demi-heure, d'une heure et de deux heures), ils ont mesuré les concentrations d'ammoniac dans le sang.

Les résultats de ces expériences montrent que trente minutes après l'injection des ammocytes, la concentration de l'ammoniac dans le sang des souris avait déjà diminué de près de moitié. Au bout de deux heures, elle avait été divisée par quatre. A titre de comparaison, les chercheurs avaient pris un groupe de contrôle de souris. A la place des ammocytes, ils leur avaient injecté des érythrocytes ordinaires. Comme il fallait s'y attendre, aucune baisse de la concentration de l'ammoniac dans le sang de ces animaux n'a été constatée.

Les chercheurs de Pouchtchino ont donc créé une biotechnologie tout à fait nouvelle, efficace et, comme ils se plaisent à le dire, "l'élaboration d'une biotechnologie pour un traitement est toujours prometteuse". Toutefois, un an et demi après avoir déposé leur demande de brevet, ils attendent toujours que leurs travaux - uniques, originaux et sans concurrence - soient  financés. Ils demeurent cependant persuadés qu'en faisant la promotion de ces travaux sur les ammocytes et en les développant, il sera possible de les utiliser efficacement dans la pratique médicale et vétérinaire.

 

La détection précoce des cancers

Des chercheurs russes ont bon espoir de parvenir rapidement à proposer un test permettant de détecter le plus tôt possible les cancers.

Une équipe de chercheurs du Centre scientifique méridional (CSM) de l'Académie des sciences russe, à Rostov-sur-le-Don, travaille à l'élaboration d'un test qui permettra de déterminer plus précisément et plus simplement si un patient est atteint d'une affection cancéreuse. C'est ce qu'a confié à RIA Novosti Dmitri Matichov, vice-président du CSM.

"Les systèmes actuels, explique ce chercheur, ne permettent de détecter les cancers que dans 80% des cas, et c'est un vrai problème. Dans 20% des cas, on ne détecte rien, ou une autre affection voisine. Le test sur lequel nous travaillons permettra, dans l'idéal, de porter la précision du pronostic à 97%".

Ce test reposera sur une analyse de sang et non sur une biopsie, que l'on réalise lorsque la tumeur est déjà là. "La détection d'un cancer au moyen d'une prise de sang permettra de détecter beaucoup plus tôt cette affection, à un stade où n'y a pas encore de tumeur", poursuit Dmitri Matichov. En effectuant un test tous les six mois, le patient pourra savoir à temps s'il est atteint et, si tel est le cas, le traitement pourra être d'autant plus efficace.

"Nous ne sommes pas loin de toucher au but, a poursuivi Dmitri Matichov. Nous devons simplement avoir encore des confirmations statistiques que nos critères sont bons. Nous souhaiterions que ce test voie le jour dans les deux prochaines années."

 

Les os fins de nos lointains ancêtres agriculteurs

Des anthropologues russes sont parvenus à la conclusion que si nous avons des os fins, nous le devons à la nourriture insatisfaisante de nos ancêtres, rapporte le site nkj.ru.

Comme l'a montré une étude paléoécologique de restes de nos lointains ancêtres, réalisée par une équipe d'anthropologues de l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences russe, à l'origine, tous les hommes avaient des os larges. Ce n'est que par la suite que sont apparus des "aristocrates" aux os fins. Responsable : la malnutrition.

L'étude d'une grande quantité d'ossements découverts au cours des fouilles archéologiques menées depuis les années 1940 du siècle dernier a montré que les os fins n'étaient nullement le signe d'une quelconque noblesse, mais le résultat d'une insuffisance alimentaire dans l'enfance. Lorsqu'un enfant manque d'un certain nombre d'éléments utiles, son organisme prend dans les os les protéines nécessaires à son développement. Auquel cas les os deviennent plus fins. Si bien que possédaient ce signe de "noblesse" ceux dont les ancêtres avaient eu si souvent faim dans leur enfance que la finesse des os était devenue chez eux un trait génétique.

Comment les choses ont-elles pu se passer ? Les anthropologues sont convaincus que les os fins se sont "installés" lorsque l'homme est passé de la chasse et de la cueillette à l'agriculture, à l'époque du néolithique, entre six et trois milliers d'années av. J.-C. Il fallait s'occuper en permanence des cultures, les protéger, et ce nouveau type d'activité a privé l'homme de la possibilité de s'éloigner de ses terres : il n'avait plus, alors, la possibilité de s'adonner à la chasse et à la cueillette. Les hommes ont fini par être totalement dépendants des récoltes, et quand celles-ci étaient mauvaises, les agriculteurs souffraient cruellement de la faim. Les enfants qui grandissaient durant ces années de famine avaient des os plus fins. Au bout de plusieurs générations, quand les agriculteurs sédentaires ont pu accumuler suffisamment de biens agricoles et procéder à des échanges naturels, ce trait était déjà génétiquement inscrit en eux. Par conséquent, cette période de crise dans l'histoire de l'humanité a conduit à l'évolution de l'Homo sapiens. -0-

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