L'océan mondial, notamment l'océan Austral qui entoure l'Antarctique, joue un rôle important dans le ralentissement des changements climatiques, puisque, comme une éponge, il absorbe le carbone de l'atmosphère. Selon la majorité des modèles théoriques existants, plus la teneur en CO2 augmente, plus la capacité d'absorption de l'océan devient importante. Pourtant, les observations océaniques effectuées tout récemment ne le confirment pas.
Les auteurs de l'article, André Lenton, chercheur au CNRS, et ses collègues écrivent que les modèles existants ne tiennent pas compte de l'influence des trous d'ozone sur l'océan.
"Les trous d'ozone conduisent à un renforcement des vents d'ouest sur l'océan Austral provoquant un brassage des eaux océaniques de surface avec les eaux plus profondes, riches en CO2, limitant ainsi le pompage du carbone atmosphérique par les eaux de surface. Ce phénomène est aussi accompagné d'une accélération de l'acidification des eaux océaniques, ce qui représente une menace pour les systèmes écologiques océaniques", lit-on dans l'article.
L'acidification des eaux océaniques peut entraîner l'amincissement des squelettes des mollusques et des crustacés qui constituent une part importante du zooplancton, base de toutes les chaînes alimentaires de l'océan.